Les prises de position avant récolte ne se font pas sans risque
Le | Agrofournisseurs
L’embellie des marchés de ces derniers mois a amené bon nombre de producteurs à vendre à prix ferme des blés et des orges de brasserie de printemps avant moisson ou même avant mise en terre. Mais avec la sécheresse persistante et les chutes de rendement attendues, ils risquent de ne pas pouvoir honorer leurs contrats. Toute la filière risque alors d’en payer les conséquences.
“Quand un adhérent prend un engagement ferme, il engage sa coopérative ou son négoce qui se doit de respecter les contrats qu’il a signés auprès de ses clients, rappelle Jean-Philippe Ethuin, directeur de Grainor. Une tonne engagée avant récolte, c’est une tonne à livrer après la moisson”. L’organisme stockeur, coopérative ou négoce, est tenu dans le cadre de l’agrément FranceAgriMer de facturer les défauts de livraison aux agriculteurs qui n’ont pas livré selon le volume de leur contrat (coûts de rachat en blé ou de résiliation en orges de brasserie de printemps). En cas de volume non honoré, le calcul des pénalités est propre à chaque OS et est inscrit souvent dans son règlement intérieur. En orge de brasserie de printemps, on sait déjà que rendements, calibrages et qualités ne seront pas au rendez-vous. Au final, les volumes en contrats à prix ferme avec les malteurs ne sont pas couverts en totalité, ce qui va obliger la coopérative ou le négociant à résilier des volumes conséquents. J.P.
En cette période d’extrême volatilité des marchés à laquelle se combine une campagne fortement atypique du fait des conditions climatiques très sèches, « l’approche du marché doit être extrêmement prudente », confirme Anne-Laure Paumier, responsable de marché à Coop de France métiers du grain. Et de rappeler que le prix moyen de campagne reste sécurisant car les ventes sont échelonnées durant une longue période prenant ainsi en compte les aléas climatiques.