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Les usages des nouvelles techniques de sélection par les semenciers

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Quelle que soit leur taille, les semenciers européens consacrent des moyens de R&D aux nouvelles techniques de sélection (NBT). Et ce, même si le cadre réglementaire actuel dans l’Union européenne ne favorise pas leur déploiement. Cela reste d’ailleurs le principal frein aux yeux de la profession.

Les usages des nouvelles techniques de sélection par les semenciers
Les usages des nouvelles techniques de sélection par les semenciers

Une étude menée par Euroseeds, le syndicat européen des semenciers, s’est penchée sur le potentiel, les défis et les menaces que représentent le recours aux nouvelles techniques de sélection (NBT) pour le secteur semencier européen. L’étude, menée auprès de 62 semenciers, confirme que tous les grands groupes et 85 % des entreprises de taille moyenne se disent déjà engagés dans des travaux de R&D liés aux NBT. Ce pourcentage descend à 50 % chez les petites structures. Les PME sont davantage engagées dans des partenariats publics/privés que les grands groupes, et également davantage focalisées sur le marché européen.

Les grandes cultures, principaux débouchés visés

Les grands groupes travaillent principalement sur les oléagineux, les céréales à paille, le maïs et le sorgho, tandis que les PME focalisent davantage leurs efforts sur les légumes, les pommes de terre et les céréales. Quelle que soit la taille des structures, les critères agronomiques, tels que le rendement et la résistance aux stress biotiques sont les caractères les plus recherchés, et ce, pour plus d’un semencier sur cinq. La tolérance aux herbicides ainsi que les applications industrielles sont, elles, citées dans une bien moindre mesure, respectivement chez 5 % et 9 % des sondés.

Les trois principaux facteurs limitant le potentiel de développement des NBT :

  • Les coûts réglementaires et les délais d’approbation liés à l’actuelle réglementation sur les OGM
  • L’incertitude concernant la future réglementation européenne, notamment sur les délais d’approbation des produits
  • L’acception de la société autour de la réglementation OGM

Le cadre réglementaire, un frein aux travaux

67 % des grands semenciers comptent commercialiser sous cinq à dix ans un produit issu de NBT , contre 40 % pour les moyennes entreprises et 36 % pour les plus petites. Mais la réglementation actuelle autour des NBT reste un frein majeur au développement de ces techniques dans l’UE. Suite à la position de la cour européenne de la justice en 2018 relative à la mutagénèse, 40 % des PME semencières et 33 % des grands groupes disent avoir réduit ou arrêté leurs travaux relatifs aux NBT. « Les entreprises ayant une part importante de leur activité hors de l’Union européenne ont déplacé hors de l’UE le développement de produits issus de NBT. Cela concerne la totalité des grands groupes et 20 % des PME », souligne l’auteur de l’étude.

Les semenciers confirment qu’ils poursuivront leurs efforts de R&D si les produits issus de NBT ne dépendent pas de la réglementation OGM.