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Les ventes de phytosanitaires reprennent

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''__Questions à Jean-Charles Bocquet, directeur de l’UIPP, Union de l’industrie de la protection des plantes__'' %% % __Une hausse des ventes de produits phytosanitaires de 5,8 % sur l’année 2007 et de plus de 15 % de mai 2007 à mai 2008. Nous sommes loin des objectifs du Grenelle de voir baisser les usages de 50 %.__ %% % ((/public/Bocquet-JC-web.jpg|Bocquet-JC-web.jpg|L))__Jean-Charles Bocquet__ : Permettez-moi deux rappels en préalable. Le Grenelle fixe cet objectif à dix ans sous réserve de dégager des solutions alternatives. Et la hausse de plus de 15 % de mai 2007 à mai 2008 n’est pas une donnée définitive. La campagne n’est pas terminée. % %% Quoi qu’il en soit 2007 marque incontestablement une rupture dans la baisse régulière des ventes de produits phytos observée depuis 1999. Ce changement est lié à la combinaison de trois facteurs qui vont tous dans le sens d’une augmentation de la demande des agriculteurs. Premier facteur, bien sûr, la hausse des surfaces cultivées, avec l’arrêt de la jachère. Nous estimons en France la hausse des surfaces de blé et maïs à 5 %, celles d’escourgeon à 7 %. Le deuxième élément est la flambée des prix des matières premières dans un contexte de demande mondiale soutenue. Les agriculteurs sortent en 2007 d’une phase de contrôle de leurs intrants en tenant compte de prix faibles, à une phase de sécurisation de leur revenu qui passe par l’optimisation des rendements. L’utilisation des produits phytosanitaires reste raisonnée, mais les agriculteurs sont moins disposés à prendre des risques sur la quantité de leurs productions. Tendance confortée par la volonté de garantir aussi la qualité, face aux risques fusarioses ou mildiou, pour ne citer qu’eux. %% % Enfin, troisième critère, le climat, dont on dépend évidement en agriculture. Or, en 2007, la température moyenne a été de 0,8° supérieure à la normale, avec un premier semestre particulièrement doux. Ce qui a entraîné une pression parasitaire particulièrement forte. Pour revenir à votre interpellation sur le Grenelle, je peux affirmer que l’esprit et les engagements sont dans l’esprit de tous les agriculteurs, distributeurs et fournisseurs de produits phytosanitaires. % %% La prise de conscience de la nécessité de traiter à bon escient est désormais ancrée dans les pratiques agricoles. Ce qui n’exclut pas de tenir compte des facteurs exogènes. Enfin, cette situation ne doit pas masquer les difficultés liées à une réglementation qui va encore se durcir. Je prendrais deux exemples significatifs : la révision de la directive 91/414 au niveau européen et les retraits de molécules pour les usages dits orphelins d’ici à décembre 2008. Deux textes qui vont réduire les solutions disponibles pour contrôler les infestations, et limiter encore la visibilité des producteurs. % %% “'Propos recueillis par Catherine Deger'” __Chiffres clés__ : % %% Chiffre d’affaires total : 1,820 milliard d’euros, soit plus 5,8 % en valeur et plus 7,9 % en volume (pression parasitaire du mildiou notamment, traité avec des produits d’un rapport prix/volume inférieur à la moyenne) %% % Fongicides : plus 4,7 % (principalement sur la vigne et la pomme de terre) ; % %% Herbicides : plus 6,5 %. Hausse tirée par les céréales à paille et le maïs. Causes climatique (avril sec, mai-juin humides) et agronomique ( développement des techniques culturales simplifiées) %% % Insecticides : recul de 5,1 % (faible pression en végétation et raisonnement des pratiques). %% % Premières estimations sur la période mai 2007 à mai 2008, un peu plus de 15 % de hausse.