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Les voies chimiques de désherbage des espaces verts sont-elles plus écologiques ?

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Sur huit critères environnementaux, l’analyse de cycle de vie (ACV) des techniques de désherbage pour les espaces verts montre que les solutions chimiques à base de pesticides seraient plus écologiques que les méthodes alternatives. L’étude a été réalisée par l’agence de conseil en éco-conception Evea pour le compte de Bayer Espaces Verts. La société chimique avait publié une première étude en 2008 qui concluait déjà dans ce sens. « Nous avons alors été challengés sur les résultats : raison pour laquelle nous avons décidé de poursuivre avec une étude ACV plus robuste, normalisée et validée par des experts indépendants *, indique Laurent Dini, responsable développement durable de Bayer Espaces Verts, à l’occasion d’un point presse le 12 janvier. Nous sommes arrivés aux mêmes conclusions. » Les données écotoxicologiques ont été analysées avec UseTox, une nouvelle méthode qui harmonise les analyses, encore en cours de finalisation. Cinq techniques, huit critères Cinq techniques ont été passées au crible de l’ACV : traitement à eau chaude d’Aquacide, à mousse chaude de Waipuna, à infrarouge d’ Hoaf KB 1,5, et deux programmes chimiques avec les produits de Bayer Pistol (glyphosate) et Valdor Flex (iodosulfuron-méthyl-sodium et diflufenicanil). Les comparaisons portaient sur 8 critères environnementaux : changement climatique, épuisement des ressources non renouvelables, acidification, destruction d’ozone stratosphérique, oxydation photochimique qui provoque le fameux smog, effets respiratoires dus aux substances inorganiques et à l’émission de particules fines, consommation d’eau et enfin consommation d’énergie non renouvelable. « Quatre critères liés à la toxicité ont aussi été pris en compte, mais l’analyse de la robustesse de l’étude a montré que ces résultats n’étaient pas comparables car les toxicités sont différentes  », poursuit Laurent Dini. Les bonnes pratiques réduisent la toxicité Sur les huit indicateurs, les résultats indiquent que les techniques alternatives ont potentiellement plus d’impact sur l’environnement. L’utilisation importante d’eau et de carburant pénalisent essentiellement ces solutions, notamment au moment de la phase d’application. « Les méthodes chimiques sont 40 fois moins impactantes en matière d’émission de gaz à effet de serre », explique le responsable développement durable. Bayer indique toutefois que les méthodes chimiques n’ont pas toutes le même impact. « Sur notre étude, Valdor Flex a généré moins d’impact que Pistol », étaye Laurent Dini. La société insiste également sur le respect des bonnes pratiques qui permet, par exemple, de réduire d’un facteur trois l’impact du critère de l’écotoxicité en eau douce. *Cette étude a été confrontée à un comité de revue critique composé d’experts du Ciraig, le Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits à l’Université de Toronto, le bureau d’étude Cycleco et l’entreprise Tarvel, spécialisée dans l’aménagement et l’entretien des espaces paysagers publics ou privés.