Lidea mise sur le sorgho précoce
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À l’occasion de la conférence mondiale sur le sorgho, le semencier Lidea est revenu sur la place de cette culture dans sa gamme variétale et les potentiels de développement, en Europe mais aussi en Afrique.
Le sorgho était à l’honneur, lors de la conférence mondiale qui lui était dédiée, du 5 au 9 juin à Montpellier. Lidea a profité de ces journées pour faire le point sur sa gamme qui représente près de 20 % du marché européen. Après un pic de production en 2020 et deux années difficiles en raison de la concurrence avec le maïs en 2021 puis le tournesol en 2022, les surfaces de sorgho devraient repartir à la hausse en 2023. Dans l’Union européenne, le sorgho grain représente 193 000 hectares et le sorgho fourrager, 115 000 hectares, avec une forte croissance de production en Hongrie. La France, elle, atteint 80 000 hectares.
Une mise en marché atypique
Avec le sorgho, le potentiel est « énorme » mais la démarche de mise en marché, elle, est atypique. « Nous devons créer une dynamique par les débouchés, explique Frédéric Guedj, chargé de développement sorgho chez Lidea. Afin de construire la demande, nous rencontrons très régulièrement des transformateurs pour présenter la plante et ses débouchés en alimentation humaine, animale et en biocarburants. Nous échangeons aussi avec des agriculteurs pour présenter les atouts agronomiques de cette plante et notamment, sa bonne résistance à la sécheresse. C’est seulement après que nous commençons à parler des variétés disponibles. Une telle stratégie est rare ! »
Pour le sorgho, la liste de débouchés semble longue : alimentation animale pour le porc ou les volailles, production de pâtes, d’alcool, de colorants pour l’alimentation humaine… Mais certains freins persistent, en plus du manque de connaissances. « Nous aimerions avoir un cour officiel du sorgho. Cela permettrait de donner de la visibilité sur la rentabilité de cette culture à l’agriculteur, d’avoir une production suffisante et de convaincre les transformateurs d’inclure le sorgho dans leurs process », détaille-t-il.
Précocité et rendement
Du côté des variétés, place à la précocité. Le semencier a inscrit quelques nouvelles variétés : Sinaï, un sorgho grain blanc très précoce et Gibson, un sorgho grain roux. « Il n’y a pas beaucoup d’écart sur la qualité. Les critères importants sont surtout le rendement et la précocité pour l’adapter à nos régions. Au départ, le sorgho était cultivé dans le sud-ouest de la France mais sa production remonte désormais jusqu’en région parisienne », précise Frédéric Guedj. Mais le sorgho ne résiste pas à tout. Le chargé de développement a rappelé à plusieurs reprises que, même si le sorgho était plus résistant à la sécheresse que d’autres cultures, il était quand même préférable de le cultiver dans des sols moyennement profonds à profonds, et non dans des sols trop superficiels.
Un développement commercial clair
Grâce à ses variétés, Lidea vise aussi un développement commercial hors Europe, en commençant par l’Afrique. « Nous accompagnons des producteurs locaux pour tester nos variétés. Grâce à un itinéraire technique basé sur une plus haute densité, un semis en ligne et des variétés adaptées, les premiers résultats montrent un rendement multiplié par quatre comparé aux techniques utilisées au départ telle que le semis en poquet », raconte Julien Chedeville, en charge du marché africain pour le semencier. La génétique précoce serait, là aussi, un atout pour faire face aux accidents climatiques et sécuriser ainsi la production.