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L’imagerie satellitaire au service des distributeurs et semenciers

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Le cabinet de conseils Audanis s’est adossé à la Start-up Meoss pour proposer un nouvel outil aux coopératives, négoces et semenciers : Meo-agri. L’enjeu pour les clients : avoir une vision précise, grâce à l’imagerie satellitaire, des assolements de leur territoire et pas seulement de leur portefeuille client, comprendre les tendances sur plusieurs années et les anticiper pour bâtir des stratégies d’entreprise, comme la structuration de nouvelles filières.

L’imagerie satellitaire au service des distributeurs et semenciers
L’imagerie satellitaire au service des distributeurs et semenciers

Référence-agro.fr : Pourquoi utiliser l’imagerie satellitaire pour connaître l’assolement d’un territoire ?

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L’imagerie satellitaire au service des distributeurs et semenciers - © D.R.
L’imagerie satellitaire au service des distributeurs et semenciers - © D.R.

Guillaume Nanot, DG d’Audanis[/caption]

Guillaume Nanot, DG d’Audanis : Nous sommes partis d’un constat : l’assolement français évolue. Les agriculteurs diversifient leurs productions pour gagner en résilience : maraîchage, polyculture-élevage, plantes à parfums et médicinales. Ces initiatives se structurent d’abord à petite échelle, et ce n’est que plus tard que les distributeurs suivent le courant. Aujourd’hui, ils sont rares à avoir plus de 50 % de part de marché sur leur secteur. Ils ont une bonne vision de leur portefeuille client, mais pas nécessairement de tout leur territoire. Nous voulions donc leur proposer, avec Meo-Agri, une solution pour détecter plus rapidement les tendances et l’émergence de nouvelles cultures sur leur bassin de collecte, les aider à en mesurer l’importance pour qu’ils puissent ensuite construire une stratégie autour de ces évolutions.

R-A. : Comment fonctionne l’outil ?

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L’imagerie satellitaire au service des distributeurs et semenciers - © D.R.
L’imagerie satellitaire au service des distributeurs et semenciers - © D.R.

Thomas Ferrero, DG de Meoss[/caption]

Thomas Ferrero, DG de Meoss : Nous nous appuyons sur l’imagerie satellitaire. Les banques de photos sont accessibles gratuitement depuis 2017. Les satellites photographient un même endroit au moins une fois par mois, voire tous les cinq jours. Contrairement à l’imagerie utilisée en agriculture de précision ou pour suivre les maladies des cultures, nous n’avons pas vocation à offrir une précision au m² près, mais nous pouvons aller à l’échelle intra-parcellaire. Les images sont analysées pour déduire quel type de culture est présent. Avec le temps, l’algorithme de reconnaissance sera de plus en plus puissant, puisque les données observées par satellite sont validées avec les déclarations Pac des parcelles. Nous demanderons aussi à nos clients de vérifier, une fois sur le terrain, que l’observation correspond bien à ce qui est réellement implanté.

R-A. : Que proposez-vous concrètement aux distributeurs ?

Guillaume Nanot : Nous leur fournissons un outil très simple sous la forme d’une cartographie sur internet. L’outil permet d’identifier chaque parcelle et son historique. Nous les aidons à enregistrer leur portefeuille clients, et choisir les cas d’usages pertinents pour leur territoire. La richesse de cet outil, c’est qu’il n’est pas dédié à une fonction, comme par exemple le pilotage de la fertilisation, mais offre une quasi-infinité de cas d’usages. Dans le Sud-Est de la France par exemple, l’outil peut servir à illustrer la montée en puissance de la lavande sur plusieurs années, culture qui échappe habituellement au distributeur. L’outil peut aussi identifier les zones des vignobles les plus soumises à des pics de chaleur pour envisager l’installation de panneaux voltaïques inclinables au-dessus des vignes. La tarification dépend du nombre d’utilisateurs. L’offre de base intègre les données pour le territoire du distributeur et les cantons aux alentours. Nous avons lancé l’offre il y a trois semaines. Deux distributeurs se sont déjà engagés, et sept vont suivre rapidement. À l’avenir, nous pourrons aussi proposer des modèles prédictifs. D’ici à 2021, de nouveaux indicateurs comme des prévisions de rendement ou de date de semis seront disponibles.