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L’Observatoire agricole de la biodiversité publie des résultats riches d’enseignement

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A l’occasion de la journée internationale de la biodiversité, les partenaires de l’observatoire agricole de la biodiversité, OAB, ont publié le 22 mai le bilan de l’année 2014. Piloté par le ministère de l’Agriculture, le Museum national d’histoire naturelle, l’Université de Rennes et les Chambres d’agriculture depuis 2011, il montre que l’année 2014 a été marquée par une baisse notable d’abondance des pollinisateurs dans les 398 parcelles suivies, sur 231 exploitations. Un résultat qui s’explique en partie, selon les experts, par l’humidité de l’année. Inversement, les vers de terre, limaces, décomposeurs comme les cloportes ou les mille-pattes ont été plus nombreux. Si l’étude met en avant le rôle des infrastructures agro-écologiques et l’impact des pratiques agricoles, des nuances sont révélées selon les types d’insectes. Les bordures de parcelles jouent sur les papillons et abeilles Les résultats montrent qu’à l’échelle du territoire, un environnement homogène est moins favorable à la biodiversité qu’une mosaïque d’habitats, notamment pour les papillons, les abeilles et les invertébrés. Pour ces derniers, les abondances sont plus contrastées selon les groupes : les décomposeurs et les auxiliaires de culture semblent favorisés par une diversité des habitats, alors que les ravageurs seraient plus abondants en milieu homogène. Par ailleurs, les aménagements en bordure de parcelles attirent particulièrement les papillons et les abeilles, qui y trouvent de la nourriture variée et des sites de nidifications. En comparant le nombre de loges(1) occupées selon le degré de complexité de la bordure où sont posés les nichoirs, les résultats montrent qu’en moyenne, près de deux loges supplémentaires sont colonisées lorsqu’il y a une seule bande enherbée, quatre en présence d’une haie et sept lorsque ces deux éléments sont combinés. Les vers de terre touchés par le travail du sol Quid des produits phytosanitaires ? Leur utilisation, notamment celle des herbicides, diminue l’abondance en papillons de jour. Pour les abeilles solitaires, la sensibilité est différente selon les groupes écologiques. Quant à la présence de vers de terre, elle s’avère moins impactée par les pesticides que par le travail du sol. Ce qui peut expliquer les abondances par placette (2) relativement faibles en agriculture biologique par exemple, où l’arrêt des herbicides est souvent compensé par un travail du sol plus fréquent, selon les auteurs. Enfin, la mise en place d’intercultures, notamment en grandes cultures, joue sur l’abondance des invertébrés terrestres. En viticulture et arboriculture, les nichoirs à abeilles solitaires sont plus occupés lorsqu’il y a un enherbement de l’inter-rang, total ou partiel, par rapport à un sol nu. Les experts insistent sur la nécessité d’acquérir d’avantage de donnée pour valider ces résultats, notamment en maraîchage, arboriculture et élevage. (1) Les nichoirs proposés dans le cadre de l’observatoire agricole de la biodiversité sont adaptés pour les abeilles solitaires nidifiant dans des cavités creuses, les loges. (2) Unité du protocole de l’observatoire agricole de la biodiversité.

  • Les chiffres 2014 de l’OAB
  • 206 parcelles ont été suivies sur l’observation des abeilles. En moyenne, 4,3 loges sont occupées par nichoir, moins que les autres années où le chiffre s’élevait à 5,4. La baisse est encore plus importante pour les prairies.
  • 8,8 papillons sont observés en moyenne par parcelle, issus de trois groupes ou espèces, sur 155 parcelles suivies. Il n’a pas été observé de différences d’abondance sur les papillons de jour entre les parcelles en prairies et celles en grandes cultures. Toutefois, la diversité est plus importante pour les prairies. Piérides blanches, Myrtil, Lycènes bleus, Procris ou Amaryllis sont les papillons les plus fréquemment observés.
  • 27,6 invertébrés du sol issus de 9,5 groupes différents ont été observés en moyenne sur 110 parcelles. Les auxiliaires de culture semblent être le groupe d’invertébrés le plus abondant en grandes cultures. En viticulture, les phytophages dominent, essentiellement des escargots hélicelles. Les décomposeurs sont très présents dans les parcelles de prairies.
  • 23,9 vers de terres sont observés par placettes sur 128 parcelles suivies. En 2014, comme pour les années précédentes, les lombriciens ont été plus nombreux dans les prairies. On y remarque également un meilleur équilibre entre les catégories écologiques.
Retrouvez le bilan 2014 sur : observatoire-agricole-biodiversité.fr/resultats