L’UIPP à l’offensive
Le | Agrofournisseurs
« Non aux mesures punitives et à la diabolisation ! » Tel est en substance le message lancé par l'UIPP lors de son bilan annuel, présenté le 12 mai. En plein débat législatif sur les néonicotinoides, Nicolas Kerfant (photo), président de l'UIPP, a tenu a rappelé que les produits de protection des plantes, fréquemment remis en cause, sont parmi les plus encadrés par la réglementation européenne. Et que toute interdiction totale créerait un contentieux au niveau européen. L'UIPP est favorable aux recommandations de l'Anses qui invite à réduire le risque en améliorant et encadrant les pratiques.
La possibilité d'interdire un néonicotinoïde au cas par cas et votée par le Sénat le 12 mai en soirée n'entre pas complètement dans cette dernière logique. Elle pourrait être décidée sur avis de l'Anses dès lors qu'un produit de substitution ou une méthode agronomique alternative présente un bilan bénéfice-risque plus favorable.
Pour le dossier Ecophyto, Eugénia Pommaret, directrice de l'UIPP, a souligné l'accueil positif des industriels pour la mise en place du panier d'indicateurs. Lesquels ont été proposés par la filière. Ils informent sur les usages et font converger les utilisations par rapport aux autres Etats membres en ramenant les quantités utilisées à l'hectare. Elle dénonce en revanche les mesures punitives du CEPP. Les industriels ont déposé des sujets de fiches générant des points CEPP sur les thèmes des OAD et du biocontrôle. Eugénia Pommaret souligne aussi les contours encore flous de la gouvernance : « Nous voulons être associés en région et au niveau national. La mise en place du nouveau plan doit être une opportunité pour réorganiser son suivi ». Le volet protection des utilisateurs est un axe fort de travail pour les industriels. Une affiche sur la prévention des risques lors de la manipulation et le stockage des produits va être proposée et a été conçue avec des ONG comme Phytovictim et pré-testée chez des agriculteurs.
Chiffres clés :
CA du secteur : 2,2 mds d'euros soit 10 % de la balance commerciale des activités agricoles françaises (43,8 % herbicides, 36,6 % fongicides, 4 % insecticides, 13 % divers)
40 % des produits utilisables en agriculture biologique sont fournis par l'UIPP, et 50 % des produits de biocontrôle (soit 3 à 4 % du CA).
5 500 salariés, 18 sites de production en France.
22 entreprises adhèrent à l'UIPP en 2016.