Référence agro

L’UIPP raisonne le débat sur les pesticides

Le | Agrofournisseurs

« On ne s’empoisonne pas aujourd’hui en mangeant », a martelé Jean-Charles Bocquet, directeur général de l’Union de l’industrie de la protection des plantes, en introduisant le 10 mars à Paris une conférence de presse pour répondre, point par point, aux accusations portées par une série de livres et de documentaires sur les pesticides. Une trentaine de journalistes, majoritairement de la presse grand public, étaient présents. L’argumentation de l’UIPP a porté sur l’importance des évolutions tant volontaires qu’imposées par la réglementation et les attentes de la société. Le grand nettoyage induit par la directive européenne 91/414 s’est traduit par un retrait de fait de 74 % du millier de molécules alors autorisées. Les nouvelles substances actives répondent à des critères d’homologation toujours plus sévères. Lesquels vont à nouveau se renforcer en juin 2011 avec le règlement 1107/2009 qui prévoit le retrait des molécules classées CMR 2 et des perturbateurs endocriniens (bien que les critères, sur cette dernière famille, ne soient pas encore arrêtés). Molécules plus respectueuses des critères éco-toxicologiques, utilisées à des doses plus faibles, globalement en baisse et avec les LMR en recul constant… C.D.

Photo : A l’issue de la conférence de presse du 10 mars.

Chacune de ces affirmations ont été illustrées de chiffres concrets, permettant d’affirmer que le consommateur bénéficiait d’une marge de sécurité considérable. « En avalant 400 g de fruits et légumes par jour, le total des LMR observées en France n’atteindrait que 6 % de la DJA (dose journalière autorisée) », a, par exemple, illustré Jean-Charles Bocquet. Les risques pour la santé des agriculteurs n’ont pas été occultés. Les produits phytos ne sont pas anodins, a en substance, souligné l’UIPP. Et si l’espérance de vie des agriculteurs, supérieure à la moyenne nationale, va en s’améliorant, certains cancers restent plus fréquents dans le monde agricole (tumeur cérébrale, cancers de la prostate, des lèvres, hématologique et maladie de Parkinson). Les campagnes de protection et les formations aux bonnes pratiques constituent un élément de réponse.

L’autre volet étant une meilleure connaissance des causes précises en quantifiant l’exposition par famille de produits. Les interrogations portées par les journalistes présents ont concerné le caractère systématique des traitements phytosanitaires, l’effet cocktail ou leur impact sur la santé des exploitants. Pour autant, une tonalité assez éloignée des actes d’accusation dressés par des auteurs militants. Qui ont peut-être, par leur excès même, contribuéà ce que les bonnes questions soient posées avec plus de sérénité.