L’Unifa met l’accent sur la reconnaissance de ses métiers
Le | Agrofournisseurs
À l’occasion de l’Assemblée générale de l’Unifa, le 16 juin à Paris, le syndicat a renouvelé auprès de ses adhérents sa feuille de route. Au programme : obtenir une reconnaissance pour leur expertise et leur rôle dans le paysage agricole et industriel français, et favoriser l’innovation, les investissements et la production française.
« Le contexte de crise des deux dernières années a mis en lumière les activités de l’Unifa, indique Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa, en ouverture de l’Assemblée générale, organisée le 16 juin à Paris. Mais nous ne voulons pas être les intermittents de la souveraineté alimentaire : il faut que cette lumière perdure au-delà des crises. »
Si les engrais ont fait parler d’eux, en particulier depuis la guerre entre l’Ukraine et la Russie, le syndicat des producteurs de fertilisants tient à faire reconnaître sa légitimité dans le paysage agricole et industriel français. « Nous pourrions rêver à un secrétariat d’État aux engrais dans un ministère, comme celui de l’Industrie, sourit Florence Nys. Ou au moins, d’un interlocuteur privilégié dans les institutions. »
L’Unifa demande un accompagnement à l’investissement et à la production
« Nous voulons une reconnaissance de notre expertise dans la nutrition des plantes, mais aussi la santé des sols, confie à Référence agro Delphine Guey, nouvelle présidente de l’Unifa et directrice de la communication et des affaires publiques de Yara. Nos métiers se diversifient, nous renouvelons notre expertise, et entre les engrais organiques, les amendements et les biostimulants, nos compétences sont de plus en plus étendues. »
L’Unifa demande également un accompagnement pour permettre la réindustrialisation de la France. « Nous avons un maillage complet du territoire, 34 entreprises réparties sur 77 sites, dans tout le pays, pointe Delphine Guey. Nous nous battons pour maintenir et développer les moyens de production. La réduction des impôts de production est un levier, mais ce n’est pas le seul. Il faut que nos entreprises aient des administrations décentralisées ouvertes à la discussion et puissent s’inscrire dans le plan France Relance. » Autre soutien pratique que l’Unifa souhaite pour ses entreprises : un accompagnement à l’électrification de certains sites, pour réduire la dépendance des producteurs d’engrais au gaz, et notamment au gaz russe.
Porter une communication à destination des élus, des étudiants et du public
Enfin, l’Unifa souhaite que les pouvoirs publics contribuent à revaloriser un secteur souffrant d’une « image encore négative », selon Delphine Guey. « Il y a eu de très belles communications collectives, dans le domaine des semences, indique-t-elle. Le ministère de l’Agriculture doit accompagner nos communications. » Certains acteurs du domaine des fertilisants commencent à s’ouvrir au grand public, à l’instar de Yara qui, pour la première fois, avait pris un stand au Salon de l’agriculture, et ouvre les portes de son usine de Gironde à l’occasion des journées nationales de l’Agriculture.
« Nous avons aussi besoin d’orienter cette communication à destination des jeunes, des écoles et universités, renchérit Jean-François Ducret, directeur général de Valagro et président de la section biostimulants. Nos entreprises recrutent, et nos métiers sont désormais plus alignés avec les engagements environnementaux qui animent la jeunesse, et parce qu’ils sont compatibles avec une autre organisation du monde du travail, comme le fonctionnement en mode projet. »