Mag engrais, les 10 points à retenir

1- Trois-quarts des fournisseurs sont inquiets par le prix des matières premières

Les questions économiques constituent les principales préoccupations des fournisseurs d’engrais en France. D’après l’enquête menée par Référence agro, ils sont plus de 72 % à estimer que le prix des matières premières et des engrais représente l’un des trois principaux facteurs qui vont influencer la prochaine campagne. En lien direct, la géopolitique et la disponibilité des matières premières inquiètent pour respectivement 27,8 % et 16,7 % des répondants.

2- Planification écologique : un objectif de - 31 % sur les volumes d’engrais

La loi Climat et résilience de 2021 fixe deux objectifs forts pour 2030 : une réduction de 15 % du protoxyde d’azote par rapport à 2015, et de 13 % pour l’ammoniac, par rapport à 2005. Des trajectoires de réductions des émissions de ces deux gaz ont été définies, à l’horizon 2050, et intégrées à la Stratégie nationale bas carbone, SNBC, dont la troisième version est en cours d’élaboration. Dans le cadre de la planification écologique, le Gouvernement mise sur une baisse de 31 % des volumes d’engrais livrés entre 2019 et 2030.

3- La campagne 2023/24 démarre lentement

Notre enquête révèle que la campagne 2023/24 démarre lentement, ou du moins, plus lentement que celle des années passées. En engrais azotés et en engrais composés par exemple, à peine la moitié des engagements semblent avoir été pris avant la fin du mois de septembre, contre 70 % avant Covid. Dans ce contexte, les distributeurs ont un comportement assez « opportuniste », rapportent plusieurs personnes interrogées.

4- Yara, leader du marché des engrais minéraux…

Comme chaque année, notre mag en ligne engrais est l’occasion de dresser le classement des metteurs en marché en France. Du côté des engrais minéraux, c’est Yara qui occupe la première place, avec un chiffre d’affaires de 864 M€. Suivent Purefert et Timac Agro, sachant que des acteurs comme Borealis n’ont pas souhaité communiquer leurs chiffres.

5- … et Frayssinet, pour les engrais organiques et organo-minéraux

Chez les fabricants d’engrais organiques et organo-minéraux, Frayssinet arrive en tête avec un chiffre d’affaires de 62 M€, en très forte progression par rapport à l’année précédente (41 M€). Terrial et Angibaud complètent le podium, avec, pour eux aussi, des chiffres d’affaires en progression, respectivement 48,1 M€ (+ 8,1 M€) et 46 M€ (+4 M€).

6- Gris, bleu, vert… un camaïeu d’ammoniac

L’ammoniac prend des couleurs. Alors que l’ammoniac dit « gris » est produit à partir d’énergie fossile, en l’occurrence le gaz naturel, et émet du CO₂, le « bleu » correspond à celui qui capte et stocke le carbone émis lors de la réaction chimique. Quant à l’ammoniac vert, il est produit à partir d’hydrogène provenant d’hydrolyse dont la source d’énergie est renouvelable (solaire, éolien, géothermie…).

7- Près de 30 000 tonnes d’engrais décarbonées par Fertiberia

Fertiberia a été le premier fabricant à mettre en marché des engrais, produits à partir d’hydrogène vert, en juin 2022. Son usine de Puertollano en Espagne en produit actuellement entre 20 000 et 30 000 tonnes, soit 10 % des volumes de l’usine. L’objectif est de monter en puissance sur ce site et sur les autres du groupe, pour atteindre la neutralité carbone à horizon 2035. La coopérative Vivescia a testé ces engrais sur près de 200 ha.

8- Un outil « made in Scara » pour réduire les doses d’engrais

Consciente des problèmes que peut entraîner l’usage d’engrais sur la qualité de l’eau, la Scara a pris les devants. La coopérative a lancé le service Axyome pour raisonner la fertilisation et réduire les apport d’engrais : un outil « made in Scara » qui réalise des analyses de xylème.

9- Sur le terrain, les initiatives se multiplient pour atteindre la neutralité carbone

Dans ce mag, zoom sur les initiatives de Borealis, InVivo, Yara, Lhoist ou Fertibaria. Pour beaucoup de fournisseurs, de tels projets n’ont pas encore vu le jour mais la volonté d’avancer rapidement sur ce dossier est réelle.

10- Les distributeurs, mobilisés pour préserver la qualité des eaux

Essais, formation, conseil… la distribution agricole est mobilisée pour réduire l’impact de la fertilisation sur la qualité des eaux. Les plans d’actions nitrates régionaux, en cours de construction, poseront le cadre réglementaire des quatre prochaines années. En Bretagne, les recours à répétition pour faire évoluer les mesures de lutte contre les algues vertes compliquent l’adaptation à une réglementation plus contraignante.

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