Maïs OGM NK 603 : le gouvernement réagit, les organisations aussi
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La publication l’étude scientifique sur la toxicité à long terme de l’herbicide RoundUp et du maïs OGM NK 603 tolérant au Round Up de la société Monsanto dans la revue scientifique Food and Chemical toxicology a provoqué la réaction immédiate du gouvernement. L’étude a fait l’objet d’une saisine de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, qui doit analyser la fiabilité de ce travail, et d’une analyse par le Haut Conseil des Biotechnologies. Le maïs OGM NK 603 est autorisé dans l’alimentation humaine et animale, mais non en culture. En fonction des résultats de l’Anses, le gouvernement pourrait demander de suspendre en urgence l’autorisation d’importation dans l’Union européenne de ce maïs. Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a indiqué, que l’étude sera vérifiée mais qu’elle « conforte la position qui était la nôtre » et que « j’ai toujours défendue ». Réactions, entre prudence et urgence Les réactions sont évidemment nombreuses. Le Haut Conseil des Biotechnologies appelle à la prudence afin de « prévenir la surinterprétation médiatique de données scientifiques qui nécessitent une analyse approfondie ». Initiatives Biotechnologies Végétales et l’Association française de biotechnologies végétales, AFBV, indiquent qu’il existe déjà de nombreuses études toxicologiques qui ont évalué les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux et n’ont jamais révélé d’effets toxiques des OGM. « De très nombreuses études sur les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux - rats, porcs, volailles,… - ont déjà été menées et ont montré que les aliments OGM étaient aussi sûrs que les aliments non OGM, déclare Philippe Gracien, porte-parole d’IBV. Par ailleurs, de très nombreux animaux domestiques dans le monde entier consomment sans problème des OGM depuis 1996 ». L’Académie d’agriculture de France prend acte des résultats. « Aucune des autres études de longue durée précédemment publiées n’a révélé de tels effets », indique l’Académie d’Agriculture qui considère que « la reproduction de ces résultats est indispensable avant d’en tirer des conclusions ». Cette étude révèle « une très sérieuse remise en cause de la fiabilité des protocoles d’évaluation mis en place par l’industrie agroalimentaire », selon France Nature Environnement. Même tonalité pour José Bové qui incrimine les données fournies par les « multinationales ». Greenpeace demande un moratoire immédiat en Europe. Le WWF France appelle à une évaluation de l’innocuité des OGM, « consommés quotidiennement par des millions de Français, via les agences de sécurité sanitaire européennes ». Si les résultats de cette étude se vérifient, « c’est l’ensemble de l’industrie des organismes génétiquement modifiés qui serait remise en cause », poursuit l’association.