Marché du blé dur : constats et perspectives

Michel Ferret, directeur des marchés à FranceAgriMer a présenté le 31 janvier lors de la rencontre organisée par les membres de l’Observatoire de la qualité du blé dur, la situation actuelle du marché de cette céréale et les incertitudes qui en découlent. Premier constat : la production mondiale de blé dur est stagnante et a été nettement dépassée par la production de maïs. En cause : le découplage des aides mis en place dans le cadre du Farm Bill américain. Alors qu’aux Etats-Unis, le Dakota du Nord représente 50 à 60 % de la production de blé dur, la production pourrait bien être remise en cause avec les cultures de soja et de maïs qui se déplacent vers le Nord du pays du fait du réchauffement climatique. Autre acteur clé de ce marché : la Chine qui absorbe les deux tiers du marché du soja et dont le prix influence directement les cours mondiaux du blé dur. M.T.

Comme l’a souligné Yannick Dheilly, délégué commercial de l’Ambassade du Canada, le Canada est le premier exportateur mondial de blé dur et aujourd’hui, la Chine s’intéresse de plus en plus au canola, les productions canadiennes pourraient donc être vouées à s’adapter à cette demande. La réforme de la Commission Canadienne du Blé (Canadian Wheat Board) et donc la disparition de la situation de monopole va permettre aux producteurs de choisir l’acheteur de leur production. Mais les agriculteurs peuvent encore, s’ils le souhaitent, passer par la CCB pour la commercialisation de leur blé. Il est encore difficile de prédire les répercussions de ce changement de situation au niveau du marché mondial.

Sans oublier que l’instabilité politique dans certains pays du sud de la Méditerranée pourrait être pour l’Europe la source d’un nouveau marché de produits transformés puisqu’on a en effet observé en Afghanistan et en Irak une augmentation des importations de farine depuis le début des guerres. Avec de nouveaux acteurs sur le marché du blé dur - entre autres le Mexique et le Kazakhstan, premier exportateur de farine - l’Europe devra savoir tirer son épingle du jeu.