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Mas Seeds fédère autour du tournesol

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Mas Seeds a profité des Culturales pour réunir des experts de la filière tournesol le 5 juin afin d’échanger sur le potentiel et les enjeux de cette culture. L’entreprise, confiante sur les débouchés, vise 70 M€ de chiffre d’affaires grâce à la vente de semences de cette espèce à l’horizon 2026 sur l’Europe, contre 35 M€ cette année.

 

A la veille des Culturales, MAS SEEDS a organisé le 5 juin un évènement à destination de ses partenaires distributeurs autour de la filière tournesol, allant des travaux de recherche en génétique jusqu’aux débouchés existants et à venir. 90 responsables techniques de coopératives et négoces ont échangé sur cette « culture d’avenir » selon Pierre Caville, directeur commercial de Mas Seeds. Sur 2017/2018, Mas Seeds a réalisé un chiffre d’affaire sur l’Europe de 106 M€, dont 35 M€ avec la vente de semences de tournesol et une part de marché de 11 % en France. A l’horizon 2026, le semencier souhaite doubler son chiffre d’affaires et sa part de marché sur cette culture. « Le marché, avec les perspectives autour de l’huile et du besoin en protéines, reste moteur », estime le dirigeant.

Des primes fluctuantes

« Cette année, les bons rendements ont rendu le tournesol oléique très compétitif sur le marché », constate Perrine Tonin, ‎responsable des études économiques chez Avril. La France y consacre 60 % de sa sole tournesol, contre 30 % en moyenne sur les autres pays d’Europe. En revanche, elle met en garde sur le possible « effet yoyo » des prix. « Le tournesol oléique bénéficie de primes. Entre 2011 et 2016, l’Ukraine a multiplié par quatre ses surfaces, ce qui a fait chuter la prime jusqu’à… zéro euro, alors qu’elle était de l’ordre de 110 €/t en 2014. Inversement en 2017, elle a remonté aux alentours de 35-40 €/t de grains achetés aux collecteurs en ce qui concerne Avril », alerte-t-elle.

Faire avancer les pratiques agricoles

« Chaque année, nous faisons le constat que pour le tournesol, il est difficile, en début de campagne, d’avoir une visibilité précise des surfaces. Les agriculteurs la considèrent parfois comme une culture d’arbitrage, peu technique », constate Erwan Bourgoüin, responsable marketing et développement de Mas Seeds France. Les agriculteurs la cantonnent souvent aux sols limitants et investissent peu pour cette espèce. « 45 % des surfaces ne reçoivent pas de fertilisation PK selon nos études Terres Inovia », poursuit Jean Raimbault de l’institut de technique. Résultat : un potentiel pas pleinement optimisé. « La génétique a permis de gagner 6 q/ha de rendement en 20 ans, mais nous ne sommes encore qu’à 60 % du potentiel, soit 14 q/ha », estime Pierre Casadebaig, chercheur à l’Inra de Toulouse.