Mélanges variétaux : une appli pour cibler les pratiques
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Le Syndicat des trieurs à façon (Staff) a dévoilé le 20 septembre son application melange.trieur-semences.fr. Une réponse à un constat simple : le mélange de variétés, notamment en céréales à paille, monte en puissance chez les agriculteurs, mais peu d’informations existe à ce sujet. L’objectif de cette plateforme est donc de fournir un état des lieux de la pratique « mélange de variétés ».
La plateforme demande à l’utilisateur l’espèce concernée, le nombre et les noms des variétés mélangées, le tonnage mélangé et la destination de la récolte : vente ou auto-consommation. Devront également être renseignés le rendement de la récolte visé avec ce mélange, ainsi que les motivations : diminution des doses de produits phytosanitaires, sécurisation du rendement, hausse du rendement, etc.
La plateforme n’est pour l’instant ouverte qu’aux trieurs à façon, mais devrait l’être prochainement aux agriculteurs utilisateurs de mélanges. Le Staff vise au moins 200 fiches renseignées cette année, et 1000 l’an prochain. La dernière étude de France Agrimer sur les variétés montre qu’en 2018, les mélanges variétaux ont progressé et représentent désormais 8,6 % de la sole blé tendre, dépassant ainsi les surfaces de la première variété pure Fructidor. Ce chiffre corrobore les données recueillies par le Staff : 2/3 des trieurs à façon déclarent noter une augmentation des mélanges dans leurs chantiers de tri.
Répondre aux attentes de la coopérative
Gilles Van Kempen, agriculteur près de Montargis, recourt aux mélanges variétaux de blés. Chaque année, il sème, sur deux ha, huit variétés de semences certifiées de blé tendre, qui, une fois récoltées, constituent son stock de semences de ferme pour ses 100 ha de blé. La récolte des 100 ha est ensuite vendue à sa coopérative. « Je demande conseil à ma coopérative, la Caproga, sur les variétés à utiliser pour répondre à mes attentes mais aussi à ses besoins en matière de commercialisation », explique l’agriculteur.
Les distributeurs aussi présents sur les semences de ferme
Mais les distributeurs ne se chargent pas seulement du conseil des mélanges. Depuis plusieurs années, le taux d’utilisation des semences certifiées ne cesse de s’effriter, jusqu’à passer sous la barre fatidique des 50 % d’après l’enquête 2017 du Gnis. Face à cette tendance, certains distributeurs, coopératives ou négoces, qui ne possèdent pas de station de semences, ont décidé de s’équiper d’unités mobiles de traitement de semences pour offrir cette prestation. « Aujourd’hui, 60 % des agriculteurs font appel à des entreprises du Staff et 20 % à des distributeurs pour leurs semences de ferme », estime Sylvain Ducroquet, président du Staff (photo).