Référence agro

Michel Barnier au congrès d’Orama : partition commune sur la sécurisation des marchés

Le | Agrofournisseurs

Peu de divergences entre Michel Barnier et les dirigeants d’Orama, lors du congrès des producteurs de grandes cultures qui s’est déroulé le 10 juin à Troyes. L’ambiance était sensiblement plus détendue qu’en septembre 2007, son intervention étant intervenue le matin même de la déclaration de Jean-Louis Borloo sur le gel des cultures OGM en France. La volonté affichée du ministre de l’Agriculture de faire du maintien d’une « intervention efficace » sa priorité ne peut que satisfaire les céréaliers, même si rien n’est acquis pour autant. Son engagement, tout aussi marqué, en faveur des biocarburants a été le bienvenu. Il a d’ailleurs exhorté les agriculteurs à rappeler autour d’eux qu’en 2010 les cultures énergétiques en France concerneraient 7 % des terres, laissant un bon 93 % pour l’alimentaire. « Comment atteindre 20 % d’énergies renouvelables en 2020 sans 10 % de biocarburants ? », a-t-il interrogé, avant de plaider pour une « gouvernance mondiale de l’agriculture et de l’alimentation ». Plus d’énergie renouvelables d’un côte, et moins de consommation de l’autre constituent la seule voie sérieuse. L’occasion pour le ministre de rappeler le plan performance énergétique présenté dans la semaine. Il inclut 100 000 diagnostics énergétiques d’exploitation dans les cinq ans, « pour viser une réduction de l’énergie, mais aussi des intrants », a-t-il ajouté. C.D.

Verbatim

Michel Barnier, ministre de l’Agriculture

OMC : « sur les bases actuelles ce serait un marché de dupes pour nous et une catastrophe pour les pays les plus pauvres. Les vainqueurs seraient les agro-exportateurs et les Etats-Unis ».

Quotas lait : « je ne serais pas le ministre du déménagement des élevages laitiers ».

Présidence de l’UE : « mon objectif est d’obtenir une boîte avec des outils les plus souples possible ».

Réglementations phytos : « nous nous rapprochons d’un compromis acceptable avec Androula Vassiliou, commissaire désignée à la santé, sur des critères d’approbation stricts mais avec des dérogations possibles en cas d’impasse ».

Produire plus et mieux : « le développement durable ne sera jamais la décroissance. Je préfère l’éco-croissance, qui concilie la performance économique et l’efficacité ecologique Nous gagnerons si nous gagnons la bataille de l’opinion. »

Jean-Michel Le Métayer, président de la FNSEA

Bilan de santé : « Le débat est pratiquement inexistant dans les autres pays européens. »

Prix de l’énergie : « Le rendez-vous au ministère de l’Agriculture sur les mesures à prendre face à la hausse des prix de l’énergie aurait été mieux si les pétroliers et les fournisseurs d’engrais avaient affiché plus clairement leur souci de solidarité. »

Philippe Pinta, président d’Orama

Phytos : « Nous avons plutôt l’impression d’une issue acceptable sur le dossier Ecophyto 2018, en revanche la directive 91/414 nous apparaît beaucoup plus inquiétante. »

Jean-Jacques Vorimore, France Export Céréales

Système d’adjudication prévu dans le bilan de santé : « Avec ce système, la Commission n’a plus d’obligations de lieu, de quantité, de prix ou d’époque. Or, tout système imprévisible accentue la volatilité du marché. Il ne s’agirait pas de gestion de marché, mais de politique pure sous la pression de 27 Etats ».