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Mildiou de la pomme de terre, les leçons techniques d’une campagne atypique

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« Si le mildiou a effrayé toute la profession en 2007, cette année a été particulièrement favorable aux essais ! », a lancé avec humour David Gaucher d’Arvalis lors du colloque organisé le 23 janvier à Paris avec les techniciens de la filière. Dans tous les essais (Boigneville, Plélo ou Villers-Saint-Christophe), les conclusions indiquent : « pression précoce, continue et forte ». Le comportement des molécules comme les méthodes de prévention ont été développées. (…) L.S.

(…) Si la souche A2 résistante mefenoxam a été détectée sur Boigneville et Villers-Saint-Christophe, c’est la souche A1 qui a sévit à Plélo. A Boigneville, la température douce a généré un excellent comportement d’Acrobat M DG. Ranman a également été jugé excellent. Les conclusions ont été les mêmes pour Plélo, mais à Villers-Saint-Christophe, du fait d’une température inférieure (4°C), le comportement de Shirla a été classé très bon, devant celui d’Acrobat M DG.

La prévention est tout aussi importante. Pour Serge Duvauchelle de la SRPV Nord Pas-de-Calais, « tant que les agriculteurs laisseront les tas de déchets propager le mildiou, il leur faudra débourser en conséquence pour le vaincre ». Parmi les causes de la maladie et de sa propagation figurent en premier lieu la mauvaise gestion des tas de déchets, mais aussi avec des points d’interrogation, la présence de mildiou sur plants et les oospores dans le sol.

Au niveau des souches, la souche A2 progresse depuis 2003 dans le Nord Pas-de-Calais, Picardie, Champagne-Ardenne et Normandie dans des proportions importantes (6 % en 2003, 30 % en 2004, 41 % en 2005, 74 % en 2006. En Bretagne, elle est passée de 4 % à 9 % entre 2005 et 2006 et en Aquitaine de 6 à 25 % dans la même période. En Alsace où sa présence était déjà élevée en 2005 (68 % contre 32 % de souche A1), sa proportion s’est légèrement atténuée en 2006 (58 %). En parallèle de cette situation, la résistance au mefenoxam augmente pour passer en 2004 de 37 % des parcelles avec souches résistances à 67 % en 2007.

La volonté de la filière à propos du mildiou réside dans la consolidation du réseau d’épidémio surveillance en s’appuyant davantage sur les partenaires professionnels. Parmi les cadres de réflexions figurent : les réseaux agro-météo, les outils d’aides à la décision et une implication plus forte de tous les acteurs. A propos des fongicides, Serge Ducauchelle insiste particulièrement sur le besoin d’accélérer les autorisations de commercialisation de matières nouvelles : « Il faut travailler plus vite ! » L.S.