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Mortalité des abeilles : synergie effective entre nosémose et insecticides

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Une plus forte mortalité est observée chez les abeilles infectées par Nosema ceranae, un parasite responsable de la nosémose, lorsque celles-ci sont exposées à de faibles doses d’insecticides. Cette synergie entre la nosémose et les insecticides n’est pas surprenante mais vient d’être mise en évidence par des chercheurs de Clermont-Ferrand et du d’Avignon. L’étude n’explique pas le phénomène mais révèle que cette interaction - qui pourrait expliquer certains cas de surmortalité - ne dépend pas de la famille d’insecticides : les deux molécules étudiées, le fipronil et le thiaclopride, appartenant à des familles différentes. G.G.

Pour Jean-Marc Petat, directeur environnement chez BASF, l’étude (1) confirme avant tout le rôle multifactoriel de la Mortalité des abeilles ainsi que l’importance de Nosema ceranae. « Cette variante asiatique de Nosema Api crée des ravages au moins depuis 2004, précise-t-il. Car contrairement au fipronil qui, seul, ne tue pas les abeilles, le parasite Nosema ceranae, lui, le fait ».

Frédéric Delbac, chercheur ayant participé à l’étude, confirme bien que la surmortalité provient de la synergie entre le pathogène et l’insecticide. « Nous savons que la surmortalité des abeilles que l’on observe depuis quelques années ne peut pas être due à un seul facteur mais bien à une multitude de facteurs, qui ne sont d’ailleurs pas toujours les mêmes ». Raison pour laquelle les recherches sont aujourd’hui orientées sur les effets combinés de ces facteurs. Des facteurs comme l’appauvrissement de la diversité et de la qualité des ressources alimentaires (en lien avec les changements climatiques), l’intensification des monocultures et la modification des paysages, l’action d’agents pathogènes responsables de maladies comme la varroase, les loques et la nosémose, le stress chimique provoqué par l’exposition des abeilles aux produits phytopharmaceutiques et vétérinaires ou encore certains prédateurs tels que le frelon asiatique.

« Nous allons poursuivre nos recherches pour tenter de comprendre la synergie observée entre la nosémose et les insecticides, précise Frédéric Delbac. Nous comptons par ailleurs étudier la synergie potentielle entre la nosémose et les produits anti-varroa. »

(1) Etude menée par Cyril Vidau et onze autres chercheurs dont Luc P. Belzunces.