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Néonicotinoïdes : le Gouvernement ne reviendra pas sur les interdictions votées

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Les Gouvernements changent, mais les conflits entre les ministres chargés de l’Agriculture et de l’Environnement demeurent. Cas d’école, le 26 juin 2017 au matin, sur le sujet des néonicotinoïdes. Au cours d’une interview donnée à BFMTV/RMC, le nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation stipule qu’il souhaite proposer que les dérogations à l’interdiction d’utilisation des néconicotinoïdes restent envisagées pour les produits ne disposant pas de solution alternative. En cela, il revient sur la loi pour la reconquête de la biodiversité qui interdit les néonicotinoïdes au 1er septembre 2018, avec dérogations possibles jusqu’au 1er juillet 2020 uniquement. Stéphane Travert indique qu’il compte en discuter avec Nicolas Hulot et que le Premier ministre tranchera. Mais le ministre de la Transition écologique et solidaire, en déplacement à Lyon, s’exprime aussitôt pour préciser qu’il n’est pas question de revenir sur ces acquis. Une position rapidement confirmée par le Premier ministre, via un communiqué de presse publié dès la mi-journée : « cet arbitrage a été pris à l’occasion d’une réunion tenue à Matignon le 21 juin dernier », est-il précisé. Ce communiqué tente de calmer les esprits. Car de nombreux acteurs pro-interdiction n’ont pas manqué de réagir aux annonces de Stéphane Travert. Certains, comme le député Dominique Potier, précise qu’ils resteront « extrêmement vigilants à la poursuite du travail engagé ».

Côté européen, le Parlement a voté, le 22 juin, la proposition de la Commission européenne visant à limiter aux seuls usages sous serre l’utilisation des trois molécules de la famille des néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame) déjà restreinte depuis fin 2013.

Epandage aérien : interdiction non remise en cause

Autre arbitrage pris lors de la réunion du 21 juin à Matignon : ne pas revenir sur l’interdiction de l’épandage par voie aérienne de produits phytopharmaceutiques. « A l’exception de crises sanitaires graves », a cependant précisé Stéphane Travert.