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Néonicotinoïdes : les professionnels s’insurgent

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Les réactions des industriels à la suspension des trois néonicotinoïdes ont porté autant sur le fond, « interprétation politique du principe de précaution », que sur la forme, en proposant de reprendre les études de l’Efsa. « Cette proposition est basée sur une interprétation politique du principe de précaution. Elle est d’autant plus dangereuse qu’elle va continuer à propager une idée fausse laissant croire que la Mortalité des abeilles sera résolue en interdisant ces insecticides. Nous avons le sentiment que ces innovations majeures ont été sacrifiées », a réagi Jean-Charles Bocquet, directeur de l’UIPP. L’industrie phytopharmaceutique, tant française qu’européenne, déplore « une position non fondée scientifiquement, qui aura un impact fort sur la compétitivité, la productivité et la durabilité de l’agriculture européenne. » C.D.

L’Union française des semenciers considère que cet échec doit conduire à reprendre les éléments techniques sur les questions soulevées par l’étude de l’Efsa. « Celle-ci est fondée sur une analyse incomplète de la dynamique de population des abeilles et ne prend pas en compte les très nombreuses observations indépendantes venant du terrain comme encore récemment du Royaume-Uni », précise l’UFS. Le Groupement national des semenciers regrette lui aussi la suspension et souhaite « que les mesures de précaution et d’expérimentations « grandeur nature » réalisées par les entreprises semencières, les agriculteurs, les instituts techniques et la recherche publique française, soient étendues à toute l’Europe et que leur efficacité soit étudiée avant toute suspension de ces produits. »

La tonalité des réactions est bien sûr différente du côté des associations écologistes, qui se félicitent de ce qu’elles considèrent comme une victoire. Et au ministère de l’Agriculture, Stéphane Le Foll se réjouit « de ce moratoire à l’échelle européenne, qui seule permet une protection efficace des abeilles tout en préservant la compétitivité des agriculteurs français par rapport à leur collègues européens. »