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Néonicotinoïdes : l’Esfa identifie des risques pour les abeilles

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L’utilisation de granulés ou de semences traitées avec des substances actives insecticides de la famille des néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame) présentent des risques pour les abeilles  : telles sont les conclusions des trois avis rendus par l’Efsa, le 16 janvier. L’autorité européenne de sécurité des aliments relève par ailleurs de nombreuses lacunes en matière de disponibilité de données. La Commission européenne a donc décidé d’inscrire le sujet à l’ordre du jour de la prochaine réunion du comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale (CP Casa), en charge de ces questions, le 31 janvier. Stéphane Le Foll demande quant à lui « que des mesures appropriées soient prises rapidement et mises en œuvre dans les meilleurs délais ». En France, les principaux produits concernés sont Cheyenne de Philagro, Gaucho de Bayer CropScience sur betteraves et céréales, et Cruiser de Syngenta sur maïs, pois et betteraves. L’évaluation réalisée par l’Efsa sur les risques des trois molécules a porté sur les effets aigus et chroniques sur la survie et le développement des colonies d’abeilles, sur les effets sur les larves et le comportement des abeilles et enfin sur les doses sublétales. Des risques qualifiés via trois voies d’exposition Trois voies d’exposition ont été étudiées : l’exposition aux résidus dans le nectar et le pollen des fleurs traitées, celle à la poussière émanant du semis des graines traitées ou de l’application de granulés, et celle aux résidus dans les gouttelettes d’eau produites par les plantes traitées (guttation). Concernant l’exposition au pollen et au nectar, seule l’utilisation sur des cultures n’attirant pas les abeilles a été considérée comme présentant un faible risque. Des risques aigus ont été identifiés pour l’utilisation de la clothianidine et de l’imidaclopride sur certaines cultures qui attirent les abeilles. L’évaluation des risques pour le thiaméthoxame n’a pas pu être finalisée par manque de données. Un risque lié à l’exposition à la poussière a été qualifié, ou n’a pas pu être exclu, avec certaines exceptions telles que l’utilisation sur betteraves sucrières et cultures sous serre, ainsi que celle de certains granulés. Enfin, concernant l’exposition à la guttation, la seule évaluation des risques ayant pu être finalisée concerne le maïs traité avec du thiaméthoxame : les études sur le terrain démontrent un effet aigu sur les abeilles. L’Efsa relate par ailleurs que les informations concernant les pollinisateurs autres que les abeilles sont limitées, et préconise donc de se pencher, dans le futur, sur les risques les concernant.