Néonicotinoïdes : uniquement sous serre, propose la Commission européenne
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Limiter l'utilisation des trois molécules de la famille des néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame), déjà restreinte depuis fin 2013, aux seuls usages sous serre : telle est la proposition de la Commission européenne présentée aux experts des Etats membres réunis les 22 et 23 mars 2017 au sein d'un Comité permanent dédié aux produits phytopharmaceutiques.
L'examen de cette proposition devrait démarrer en mai. Si elle est acceptée, l'interdiction prendrait effet dans les trois mois, avec un délai de grâce de six mois. Mais comme pour le glyphosate et les perturbateurs endocriniens, les discussions risquent d'être animées… Si les associations environnementalistes se réjouissent de cette proposition, les professionnels agricoles et les sociétés phytopharmaceutiques s'en inquiètent. Ces dernières remettent notamment en cause le document guide utilisé pour les évaluations de ces substances. Pour les restrictions imposées en 2013, aucune majorité qualifiée n'avait été obtenue : après un vote en comité d'appel, la Commission européenne avait elle-même tranché pour une suspension de deux ans.
Rappel de la réglementation, en France et en Europe :
- En France, la loi pour la reconquête de la biodiversité prévoit l'interdiction de l'utilisation des néonicotinoïdes à compter du 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles jusqu'au 1er juillet 2020, en absence d'alternatives. L'Anses a publié le 21 mars 2017 sa méthodologie d'évaluation des alternatives. L'interdiction, en France, porterait, selon un projet de décret récemment mis en consultation publique, sur sept substances actives : acétamipride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride, thiaméthoxame, et deux molécules non autorisées sur le territoire européen, dinotéfurane et nitenpyrame.
- En Europe, des restrictions sont imposées à l'utilisation de la clothianidine, de l'imidaclopride et du thiaméthoxame depuis le 1er décembre 2013 sur tous les végétaux qui attirent les abeilles, y compris le colza, le tournesol, le maïs et le pois. En ce qui concerne les céréales (orge, millet, avoine, riz, seigle, sorgho, triticale, blé), les traitements foliaires sont interdits, comme le sont les utilisations pour le traitement des semences ou le traitement des sols lorsque le semis est réalisé entre janvier et juin.
Ces restrictions, qui devaient être réexaminées dans les deux ans, courent toujours.