Nicolas Sarkozy annonce un plan de soutien pour l’agriculture
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Les pieds dans la terre jurassienne, le chef de l’Etat a promis 650 millions d’euros de soutien exceptionnel de l’Etat et un milliard d’euros de prêts bonifiés.
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Le président Nicolas Sarkozy a détaillé le 27 octobre à Poligny, dans le Jura, son plan d’urgence pour l’agriculture. « ll n’est pas question que la France laisse tomber son agriculture ! », a-t-il martelé en dévoilant un ensemble de mesures comprenant 1 milliard de prêts bancaires et 650 millions d’euros de soutien exceptionnel de l’Etat. Par ailleurs, le taux d’intérêt réel des prêts sera réduit à 1,5 %, voire 1 % pour les jeunes agriculteurs. Enfin, le chef de l’Etat a annoncé l’exonération de charges patronales pour les saisonniers (170 millions d’euros). J.P.
Au niveau européen, Nicolas Sarkozy a demandé à la Commission de prendre l’initiative d’une véritable régulation des marchés de matières premières, afin de limiter la spéculation croissante et d’encadrer les produits financiers dérivés de ces marchés. « La France ne transigera pas avec cet impératif », a souligné le président.
C’est la quatrième fois depuis son arrivée à l’Elysée que Nicolas Sarkozy se livrait à un plaidoyer en faveur de l’agriculture, après son discours au salon Space à Rennes en septembre 2007, au Salon de l’Agriculture en février 2008 et à Daumeray (Maine-et-Loire) en février 2009.
Un plan ne remplacera pas une politique des prix
Jean-Michel Lemétayer, président de la Fnsea, a été le premier à réagir aux annonces du chef de l’Etat : « ce plan va dans le bon sens mais jamais un plan aussi important soit-il ne remplacera une politique des prix pour assurer un bon revenu à nos paysans, a-t-il déclaré. Jérôme Volle, secrétaire général des Jeunes agriculteurs, a apprécié pour sa part que le président prône une régulation des marchés au niveau national mais aussi européen. « On attend de savoir comment. Doit-on s’organiser entre producteurs ? Comment contraindre la grande distribution à répartir les marges ? », s’est-il toutefois interrogé.
Noël Mamère, député des Verts, s’est montré plus critique : « 650 millions d’euros, ce n’est pas une aide massive, a-t-il souligné. Une aide massive pour l’agriculture serait de réformer la politique agricole commune, serait de s’engager dans une politique agricole désintensifiée, d’accorder beaucoup plus d’importance à l’agriculture paysanne, et de favoriser l’agriculture biologique ».