Nicolas Sarkozy au Salon de l’Agriculture : refonder la Pac dès 2008
Le | Agrofournisseurs
Le président de la République a partiellement sacrifié à la tradition en inaugurant, le 22 février, le 45e salon de l’agriculture. Une visite au pas de charge, dérapage verbal inclus. Ce qui ne doit pas masquer le fond : la promesse d’engager dès cette année une « refondation » de la Pac et de tenir une position ferme dans les négociations à l’OMC. Il entend donc, à la faveur de la présidence française de l’Union, au second semestre, « engager une véritable discussion avec chacun de nos partenaires européens », visant « une meilleure gestion des risques climatiques, sanitaires et économiques ». (…) C.D.
Les points essentiels du discours de Nicolas Sarkozy
Posant le cadre d’une agriculture du XXIème siècle, agriculture de production et d’entrepreneurs, le président affirme que les « agriculteurs ne veulent pas être subventionnés, mais vivre de leur travail ». D’où le développement d’un thème cher au président : celui de la préférence communautaire. « Si l’on a fait l’Europe, c’est pour créer les conditions d’un marché pour développer une agriculture européenne qui a notre préférence sur les autres. J’ajoute que, comme les prix mondiaux augmentent, c’est le moment justement de faire la préférence communautaire ». Préférence qui passe par une harmonisation des normes environnementales et sanitaires.
La présidence française de l’Union, au second semestre 2008, doit permettre d’engager, sans attendre, « une véritable refondation des modalités de mise en oeuvre de la PAC dans notre pays, qui se fera en totale cohérence avec nos objectifs politiques de 2013 ». S’il ne s’agit pas de remettre en cause l’accord sur le budget qui tient jusqu’à 2013, il entend d’abord redéfinir les objectifs qui doivent guider la réforme, en mettant à profit le bilan de santé.
Sur un plan plus national, Nicolas Sarkosy a « parfaitement conscience que l’on ne peut pas laisser les agriculteurs seuls face à cinq intervenants de la grande distribution ». Il demande en même temps aux filières les plus chahutées de se restructurer, car « il faut bien dire que la pagaille qui y règne est responsable des faibles prix qu’ils obtiennent ».
Reste le chapitre de l’OMC. L’avenir de l’agriculture se joue d’abord à Génève, estime le président. Rappelant qu’il s’opposera à tout accord sacrifiant les intérêts de l’agriculture française et européenne. « On ne peut plus continuer à imposer à nos entreprises agricoles un dumping environnemental, un dumping social, un dumping fiscal, un dumping monétaire, dont l’ampleur croit chaque jour, bien au-delà des débats feutrés de Genève. Je ne veux pas les déranger mais qu’ils ne comptent pas sur ma signature pour continuer sur ce rythme dans ces conditions. »