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« Nous certifions l’agriculture régénératrice » - Fritz Schuster, Lexagri International

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Data access from farm to fork, its role on the road to net zero. Tel était le thème de la convention annuelle de Lexagri International, qui s’est déroulée à Archamps (74) du 10 au 12 juin. Le programme de conférences a notamment laissé une large place à l’agriculture régénératrice. Le point avec Fritz Schuster, directeur général de Lexagri International.

« Nous certifions l’agriculture régénératrice » - Fritz Schuster, Lexagri International
« Nous certifions l’agriculture régénératrice » - Fritz Schuster, Lexagri International

Lors de votre conférence annuelle, vous avez laissé une large place aux projets d’agriculture régénératrice. Pourquoi ?

Cette année, nous avons voulu élargir notre vision pour aller jusqu’aux entreprises alimentaires, qui sont elles aussi intéressées par la traçabilité des données concernant l’homologation des intrants agricoles. Il faut créer davantage de transparence entre la production agricole et la chaîne alimentaire. Nous voyons des opportunités pour faciliter les échanges et la traçabilité entre les différents maillons de la filière agro-alimentaire. Ce sujet existe depuis longtemps mais l’arrivée des projets d’agriculture régénératrice a dynamisé les réflexions et laissé planer un risque important de greenwashing. Le but est d’avancer en toute transparence en donnant accès aux mesures, par exemple du stockage de carbone. Les crédits carbone issus de l’agriculture représentent une superbe opportunité pour la chaîne alimentaire. Cela permet à l’exploitation agricole de créer de la valeur ajoutée et un revenu supplémentaire pour l’exploitant. Le producteur répond ainsi à la demande de ses clients, concernant leur empreinte environnementale ou carbone. La donnée peut aller jusqu’au consommateur final, qui pourrait voir les certificats agriculture régénératrice, HVE ou AB en scannant un QR code, par exemple sur leur sac de pommes de terre.

Vous allez donc au-delà de la donnée réglementaire ?

Chez Lexagri International, nous avons toujours voulu couvrir l’intégralité des données d’homologation des intrants. Après les semences, que nous avons intégrées en 2023, nous visons la couverture des engrais pour 2025. Du côté des biosolutions, nous couvrons déjà les produits de biocontrôle et allons prochainement intégrer les données d’homologation sur les biostimulants. Mais en tant que FoodChain ID, nous véhiculons d’autres données comme, par exemple, celles liées à l’agriculture régénératrice, que nous certifions en Italie, en Grèce et au Brésil. Nous sommes également accrédités en France. Il existe un gros problème de confiance entre le consommateur et l’agriculteur, nous pensons que la donnée peut être utile pour recréer du lien.

Quelles autres valorisations faites-vous des données réglementaires ?

Grâce à un identifiant unique, nous simplifions l’exploitation des données, en donnant un accès direct aux caractéristiques des produits utilisés. Pour l’agriculteur, c’est plus facile et simplifie la saisie des données : avec juste un code barre ou un QR code à scanner, les informations sont importées dans le système. La mise en conformité représente un véritable casse-tête : il est difficile pour le producteur de savoir si ce qu’il fait est juste ou non. En scannant son bidon de produits phytosanitaires avec notre application Phytoscan, il est immédiatement fixé sur ce qu’il peut faire ou non.

Nous avons également voulu utiliser les données réglementaires pour accompagner la transition et aider les entreprises à trouver des alternatives pour éviter les impasses techniques. Par exemple, pour protéger la production de cerises face à la mouche Drosophila suzukii, nous sommes en mesure de montrer les solutions qui sont homologuées dans les pays voisins.