« Nous misons sur la formation technique pour déployer les biosolutions en grandes cultures », Maxime Luneau, UPL
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Pour Maxime Luneau, chef de marché grandes cultures pour UPL, le déploiement des biosolutions en grandes cultures devient urgent. Interdictions progressives de substances actives, développement des résistances aux molécules conventionnelles restants sur le marché et changement climatique en sont les principales raisons. « Les solutions alternatives existent mais le changement de mentalité est à provoquer. » Il mise pour cela sur l’accompagnement et la formation des techniciens de la distribution ainsi que de la prescription.
« Un réel déclic a eu lieu il y a trois-quatre ans au sein de la filière : depuis, les biosolutions ne sont plus perçus uniquement en complément de solutions conventionnelles, mais bien comme solutions de protection ou de stimulation des grandes cultures à utiliser en priorité, avance Maxime Luneau, chef de marché grandes cultures pour UPL. Il n’y a plus une réunion avec la prescription et la distribution sans que l’on parle de biosolutions. »
Pallier la moindre disponibilité des solutions conventionnelles
Mais pour le chef de marché, le déploiement de ces produits alternatifs sur céréales n’en est qu’au début. Pourtant, selon lui, l’urgence est là et les solutions efficaces existent. « Les biosolutions ne vont pas résoudre tous les problèmes de protection en grandes cultures, mais peuvent apporter leur pierre à l’édifice, explique-t-il. Ils présentent un intérêt face au changement climatique, dont l’impact se montre grandissant dans les plaines. Ils apportent une solution face aux impasses techniques qui s’accroissent en raison de l’interdiction progressive des molécules conventionnelles. Enfin, ils permettent d’utiliser différents modes d’action, ce qui est loin d’être négligeable lorsque l’on voit la rapidité à laquelle se développent les résistances aux molécules conventionnelles qui restent sur le marché. Les résistances aux SDHI, par exemple, ont considérablement augmenté sur les trois dernières années. »
Penser préventif
Selon Maxime Luneau, l’utilisation des biosolutions en grandes cultures n’est pas plus compliquée que celles des produits conventionnels. « Il faut juste changer d’état d’esprit, penser préventif et préparation physiologique », souligne-t-il. Le chef de marché s’appuie sur les enquêtes menées auprès de 86 agriculteurs ayant comparé, à leur programme classique, les solutions ProNutiva Nutrition-Santé d’UPL sur blé et orge, qui allient un biostimulant à base de GoActiv et un fongicide de biocontrôle (soufre ou laminarine). « Les tests, organisés par la société d’étude Datagri, ont conduit à un taux de satisfaction de 96 %, informe Maxime Luneau. Les agriculteurs témoignent de la facilité d’utilisation de ces biosolutions et apprécient de réduire leur IFT en supprimant le T1 conventionnel. Et ce, tout en conservant leurs rendements et sans dépenser davantage. »
L’an passé, dix-huit agriculteurs ont également testé un programme utilisant davantage de biosolutions : la dose de T2 conventionnel est réduite de 25 % et un produit de biocontrôle (soufre) est ajouté. « Alors que l’an passé, la pression de maladies s’est avérée plus forte, ces programmes ont tenu la route, souligne le chef de marché. Les rendements ont été maintenus, avec une économie d’IFT de 35 % sur le programme fongicide. »
UPL vise le demi-million d’hectares déployés en biosolutions sur céréales en 2023-2024
Pour le chef de marché, nul doute, l’association biostimulant/biocontrôle, qui permet de gérer à la fois les stress biotiques et abiotiques, augmente la régularité de réponse. Reste à convaincre le terrain d’utiliser plus massivement ces biosolutions. UPL, pour qui les biosolutions représentaient 80 % du chiffre d’affaires en grandes cultures en 2023, ambitionne de dépasser le demi-million d’hectares déployés de céréales en 2023-2024. D’autant que la société étoffe son offre ProNutiva en proposant diverses combinaisons comme l’association biostimulant-insecticide à l’automne.
« Nous sommes le premier fournisseur de biostimulants de grandes cultures en hectares déployés et avons encore progressé de 40 % l’an passé, sur un marché 2022-2023 en hausse de 24 %, reprend Maxime Luneau. En biocontrôle, nous sommes le deuxième fournisseur et avons progressé de 44 %, sur un marché en hausse de 18 %. » Le chef de marché mise, pour gagner des hectares, sur la valorisation du réseau de plus de 200 essais, ainsi que sur les formations des techniciens de la distribution. « L’expérience montre que les distributeurs formés arrivent à convaincre les agriculteurs à passer aux biosolutions », explique-t-il. Chaque année, UPL forme en moyenne 300 techniciens. La plateforme virtuelle, que la société a lancée il y a deux ans et qui est dédiée aux biosolutions sur céréales, a reçu plus de 3 400 visites depuis janvier.