OGM : pendant la polémique, l’expertise continue
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Les prises de positions se multiplient autour de l’article du professeur Séralini sur le MON 603 et le Roundup, publié dans une revue scientifique le 19 septembre. L’avis de l’Efsa, agence européenne de sécurité des aliments, publié le 4 octobre, apportera-t-il un peu de pondération dans les échanges ? Il relève que « les lacunes constatées ne permettent actuellement pas de considérer les conclusions des auteurs comme étant scientifiquement valables », et ne justifient donc pas que soit réévalué le maïs MON 603 ni modifiée la procédure d’évaluation en cours du glyphosate. Les lacunes tiennent à la fois au protocole mis en place et à l’insuffisance des informations. Nombre de groupes de rats et de rats par groupe insuffisant (10 au lieu de 50 selon les procédures normalisées), souche sensible au cancer, données non précisées… C. D.
Photo : Marc Fellous, président de l’Association française des biotechnologies végétales, lors de la conférence de presse le 4 octobre.
Une seconde analyse pourrait débuter dès fin octobre sur la base de compléments d’informations demandés aux auteurs de l’étude, notamment les objectifs explicites de la recherche, la composition de l’alimentation, le dosage du glyphosate.
Ces insuffisances avaient été relevées lors de la conférence de presse organisée, hasard du calendrier, le 4 octobre également, dans le cadre du colloque « Biotechnologies végétales : hier, aujourd’hui, demain ». Marc Fellous, président de l’Association française des biotechnologies végétales, organisatrice du colloque, entouré de chercheurs de l’Inra, a souligné l’importance de l’expertise scientifique et la nécessité de redonner à la recherche institutionnelle les moyens nécessaires pour rester dans la course de l’évaluation des nouveaux évènements OGM. Moins une question de fonds publics que d’ambiance générale de défiance. « Comment voulez-vous que les étudiants s’engagent dans une thèse sur les biotechnologies lorsqu’ils prennent le risque de voir leurs essais détruits ! », ont interrogé les chercheurs.