Oléopro 2012 : des innovations pour une agriculture durable
Le | Agrofournisseurs
Sur 30 hectares en plein champ, le salon Oléopro 2012, organisé par le Cetiom, l’Unip, l’Onidol, la Fop et Proléa (1), s’est tenu à Sourches dans la Sarthe, du 20 au 21 juin, dix ans après la précédente édition. Il a accueilli des producteurs de grandes cultures et éleveurs, qui ont pu visiter huit pôles techniques. Objectif : renforcer les liens entre les filières végétales et animales dans le cadre d’une agriculture durable. Des démarches souvent innovantes pour diminuer l’impact environnemental de la production agricole. Tour d’horizon. Réduire les intrants… Les pratiques alternatives pour diminuer les quantités de pesticides avaient une place spéciale à Oléopro : désherbage mécanique, bulletins de santé du végétal, matériel de pulvérisation, nouvelles variétés tolérantes aux maladies, utilisation du chanvre dans la rotation, etc. Le tout dans le cadre du plan Ecophyto 2018, qui avait un stand dédié. « Un des problèmes les plus importants est le rinçage du pulvérisateur, explique Benjamin Perriot, d’Arvalis-Institut du végétal. Cela prend du temps et ce n’est pas si simple. Après, il faut surtout viser les bonnes conditions d’application avec les bons volumes de bouillie. » Les agriculteurs pouvaient se familiariser avec les auxiliaires des cultures qui participent à la régulation biologique des ravageurs. « Mais les questions les plus fréquentes restent sur les produits phytosanitaires les plus efficaces, commente Céline Robert, chargée d’études au Cetiom. Nous mettons aussi l’accent sur les mesures préventives pour réduire la nuisibilité d’attaque : rotation, fertilisation, densité de semis, etc. » Oléopro 2012 présentait des essais d’association de colza avec d’autres cultures afin de diminuer les intrants. « Et cela fonctionne, explique André Estragnat, responsable expérimentation région sud au Cetiom. On réduit de moitié les doses d’herbicides et les insectes semblent désorientés par l’implantation d’une autre culture, ne retrouvant plus le colza. » … et les gaz à effet de serre Les instituts présentaient la méthanisation. « Des étudiants sont venus pour nous demander comment il fallait faire pour structurer ce genre de projet et accompagner les agriculteurs », indique Michel Dauton, agriculteur et président de la FDSEA de la Sarthe. Autre thème qui monte en puissance, la réduction des gaz à effet de serre. « On essaye d’affiner l’évaluation des émissions de N2O pour identifier des pistes de progrès, indique Amélie Viard, chargée d’étude au Cetiom. Pour l’heure, nous voyons que le non-labour émet plus de N2O que le travail du sol parce que le sol est moins aéré. Une différence qui s’estompe toutefois au bout de quelques années. » Quant au CO2, la filière des huiles et oléagineux met en place une démarche de progrès avec plusieurs coopératives, nommée « le club des 20 g ». Oléagineux et abeilles Cultures de colza et de tournesol obligent, un pôle était dédié aux abeilles. « Les deux tiers du miel produits en France le sont sur des parcelles de grandes cultures, explique Pierre Testu du Réseau biodiversité pour les abeilles. Mais il faut implanter des couverts apicoles entre deux cultures pour éviter les carences alimentaires. C’est une stratégie gagnant-gagnant entre les agriculteurs et apiculteurs, car une bonne pollinisation permet d’augmenter les rendements des cultures. » Un salon qui a donc montré qu’agriculteurs, éleveurs et apiculteurs ont tout à gagner à mettre en pratique une agriculture durable. (1) Ensemble des organisations de producteurs et institut technique en lien avec les oléagineux et les protéagineux.