Oléoprotéagineux : « Pas de double performance sans innovations »
Le | Agrofournisseurs
Appuyés par Dino Cinieri(1), député UMP de la Loire, des responsables de la filière oléoprotéagineuse ont, le 4 juin, dans les bureaux de l’Assemblée nationale, revendiqué la nécessité d’innovations pour atteindre la double performance économique et écologique souhaitée par le ministre chargé de l’Agriculture. « Le principe de précaution ne doit pas venir bloquer le dynamisme agricole », a souligné Gérard Tubery, président de la Fop(2), avant de préciser qu’un cadre doit être mis en place pour suivre et réévaluer les innovations présentant un quelconque risque potentiel. Pour exemple, Pierre Jouffret, responsable de la zone sud au Cetiom(3), a développé les avantages économiques, environnementaux et sociétaux des variétés tolérantes aux herbicides, dont la mise en marché fait l’objet d’un plan d’accompagnement initié par la profession. « Les variétés tolérantes aux herbicides de post-levée (VTH), qui sont sur le marché du tournesol depuis 4 ans et qui le seront sur colza dès l’automne prochain, permettent de lutter efficacement contre une flore adventice difficile, à l’origine d’une perte de près de 5 q/ha en moyenne, allant jusqu’à une réduction de 50 % de la production en cas de forte infestation, explique Pierre Jouffret. Ces variétés permettent également de maintenir les oléagineux dans la rotation, ce qui est bénéfique pour les abeilles notamment, et de réduire la pression allergène de l’ambroisie. Bien sûr, nous devons prendre en compte le risque de résistance des adventices aux herbicides pour préserver la durabilité de cette innovation. Raison pour laquelle la profession a mise en place un plan d’accompagnement pour la mise en marché des VTH. » Autres exemples d’innovations mis en avant par le responsable : le cas de la fertilisation azotée du colza. En 1998, le Cetiom lançait la réglette azote pour aider l’agriculteur à optimiser la dose à apporter au printemps et réduire ainsi les coûts et les impacts environnementaux. En 2004, grâce à Farmstar, les producteurs ont pu utiliser des données satellitaires. Ces données, aujourd’hui utilisées sur 200 000 ha, proviendront demain de drones permettant d’avoir des images plus fiables. (1) Dino Cinieri est membre de la Commission des affaires économiques et du Groupe d’études industries agro-alimentaires et filière agricole. (2) Fop : Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux. (3) Cetiom : Centre technique interprofessionnel des oléagineux et du chanvre.