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Orama en congrès : « laissez nous produire plus et mieux »

Le | Agrofournisseurs

L’exercice de l’Etat n’est pas chose aisée. Bruno Le Maire a été fraîchement accueilli par les agriculteurs en congrès le 19 janvier à Dijon. Tout dernier motif d’insatisfaction, la position commune prise par les ministères de l’Écologie et de l’Agriculture, le 13 janvier, indiquant que tout serait mis en œuvre pour que le maïs OGM Mon 810 n’arrive pas dans les exploitations françaises, malgré la décision favorable du Conseil d’État. Il faut tenir compte de l’opinion publique, a-t-il en substance justifié, avant de regretter que les avis des scientifiques soient de plus en plus contestés. A quelques mois de l’élection présidentielle, Bruno Le Maire a souhaité que « l’agriculture soit au cœur de la campagne électorale », mettant en avant les acquis dont il peut se prévaloir au niveau de la Pac, notamment un budget inchangé sur la période en cours. Mais un ministre ne vient jamais sans un minimum d’annonces.

Catherine Deger

Photo - Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture et Xavier Beulin, président de la FNSEA. A droite, Philippe Pinta, président d’Orama.

Cette année, ces annonces auront porté sur des aides financières locales destinées à boucler l’opération paille menée par les FDSEA à destination des éleveurs touchés par la sécheresse. Autre engagement : réunir les directions régionales de l’environnement et de l’agriculture dans les semaines à venir afin de « comprendre pourquoi les orientations du gouvernement ne sont pas respectées » dans une mise en place plus souple des normes environnementales. Une instance de recours pour traiter nationalement les dossiers qui seraient restés sans réponse dans les régions devrait être créée dans les mêmes délais au sein du Conseil national de l’agriculture.

Les principales divergences se focalisent sur les freins à la compétitivité de la ferme France liés aux contraintes environnementales. Sur le dossier Pac, les congressistes étaient globalement sur la même longueur d’onde.

Cap sur la compétitivité

Le congrès était tout entier tourné vers la capacité de l’agriculture française à produire plus et mieux. « Une ambition nécessaire et accessible à condition de s’en donner les moyens, avec une prise en compte de l’environnement qui ne sacrifie pas la production », a souligné Philippe Pinta. La régulation des marchés passe par des capacités de stockage supplémentaires. « Nous ne demandons pas d’aide financière à l’État mais une instruction rapide et efficace des dossiers dans le cadre de la réglementation », a poursuivi le président d’Orama. 2,8 Mt de projets ont déjà été inventoriés sur les 5 Mt nécessaires dans un premier temps.