Ositrade réinvente le commerce des grains en ligne
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Vendre ses récoltes via une plateforme en ligne n’est pas nouveau. Mais avec Ositrade, les deux fondateurs comptent bien révolutionner ce type de relations commerciales en proposant des transactions sécurisées, infalsifiables et transparentes. Explications avec son président Philippe Lehrmann.
« Grâce à la technologie numérique de la blockchain, nous pouvons garantir la sécurité, la transparence et le caractère infalsifiable des transactions, explique Philippe Lehrmann, président et l’un des deux fondateurs d’Ositrade (1). En identifiant et en certifiant la provenance de chaque acteur, Ositrade met la traçabilité au service d’une chaîne de distribution plus vertueuse, avec moins d’intermédiaires. Les échanges sont directs, plus rapides et permettent d’ajuster, en temps réel, l’offre et la demande. Le traitement documentaire et administratif des transactions se veut aussi plus simple et moins coûteux. La signature électronique, garantie par la technologie Hyperledger, est infaillible. »
Un site pour tous
Ce site s’adresse à tous les professionnels des produits agricoles : producteurs, collecteurs, acheteurs, transformateurs, industriels, exportateurs… « Sur cet espace, les professionnels visualisent l’ensemble des offres et des ordres disponibles, précise-t-il. Ils peuvent les accepter ou les négocier puis les exécuter le moment venu. La qualification des acheteurs et des vendeurs en fonction de leur localisation permet à chacun de privilégier des circuits courts et de réduire ses coûts logistiques ».
Ositrade, concurrent des distributeurs ?
« Certains distributeurs ou unions de collecte à qui nous avons présenté Ositrade ont, dans un premier temps, été dubitatifs. Mais rapidement, ils ont compris qu’ils pouvaient s’approprier et utiliser cet outil pour réaliser leurs propres transactions. À ce jour, nous avons recensé assez d’avis positifs pour être confiants dans l’avenir. Et puis, Ositrade ne se charge pas de l’exécution. Cette étape relève de la mission du vendeur. Notre plateforme se veut un nouvel outil de gestion d’animation des marchés, avec comme composante principale, la qualité ».
Lancement en septembre
L’ambition des deux fondateurs est grande. « En France, mais aussi à l’échelle européenne, précise Philippe Lehrmann. La première année, nous visons entre 500 000 et 700 000 tonnes de marchandise échangée. En fonction de la vitesse d’acceptation du marché, nous espérons rapidement accroître ces volumes. Les acheteurs et vendeurs accéderont au site via un abonnement. Ositrade se rémunérera par une facture d’intermédiation ». Cette plateforme sera opérationnelle à partir du mois de septembre. Y seront échangés des grains bien entendu (céréales et oléprotéagineux) mais aussi des coproduits pour l’alimentation animale, du malt, de la farine, de l’huile, des tourteaux, du son… et pourquoi pas à terme des lots de bétail, de minerais ou de poulets à découper.
(1) Philippe Lehrmann et Rémi Chevalier, à l’origine du projet, connaissent bien le monde agricole. Le premier a exercé durant 35 ans chez Cargill ou Axéréal. Le second se définit comme un « serial entrepreneur autodidacte » avec une solide expérience dans le commerce, le contrôle et la transformations des grains, notamment de l’orge brassicole.