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Pas de réduction de la production du glyphosate, annonce Bayer lors de sa conférence annuelle

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Trois mois après le rachat du géant des semences américain Monsanto par Bayer, les nouvelles équipes du groupe, tout récemment constituées, se sont réunies outre-Rhin, à Monheim, pour détailler leur stratégie. La fusion devrait permettre à l’entité d’atteindre un chiffre d’affaires de près de 20 milliards de dollars, dont 10 % seraient réinjectés dans la recherche et le développement (R&D).

Aucune baisse de production du glyphosate

Fréquemment interpellés sur la question du glyphosate - 8 000 procédures étant engagées contre le produit aux États-Unis -, les différents représentants du nouveau groupe ont affirmé leur confiance dans la sûreté du produit, et ont assuré qu’aucune réduction de production n’était pour l’instant envisagée. Ceux-ci ont préféré insister sur la volonté de transparence de l’entreprise, en rappelant que de nombreuses études et données, relatives à la sécurité des produits Bayer, sont disponibles en ligne depuis le début de l’année.

Par ailleurs, en réaction au projet de loi Égalim, dont un amendement prévoit l’interdiction, en France, de production de phytosanitaires proscrits en Europe, Bayer estime que la baisse de volume d’activité en France à prévoir en conséquence serait de l’ordre de 10 %.

La législation européenne sur l’édition du génome : une « déception »

Autre sujet largement évoqué, le durcissement de la législation en Europe concernant l'édition du génome (gene-editing). La Cour européenne de justice a jugé, le 25 juillet, que les nouvelles techniques en la matière, telles que la mutagenèse ou les ciseaux moléculaires CRISPR-Cas 9, aboutissaient à la création d’OGM. « C’est une énorme déception, a réagi Bob Reiter, ancien Monsanto et nouveau responsable mondial de la recherche et du développement de la division Crop Science. La législation devient de plus en plus un défi, et a un impact sur le type de produits que nous pourrons développer à l’avenir », reconnaît-il.

L’innovation, notamment génétique, est en effet au cœur de la stratégie de développement de Bayer, comme l’a détaillé Liam Condon, membre du conseil d’administration de Bayer et président de la division Crop Science : « Nous voulons établir de nouvelles normes sur le marché : générer plus d’innovation pour améliorer la durabilité. Quant à l’agriculture numérique, elle doit amener l’agriculture, au sens large, à un niveau supérieur. Voilà les piliers de notre stratégie pour l’avenir, qui doivent nous permettre de proposer des solutions sur mesure aux agriculteurs. » Arguant de la récente intégration des équipes américaines, les différents intervenants sont restés discrets sur la mise en œuvre et le financement de ces perspectives.