Perturbateurs endocriniens : la définition européenne se fait attendre
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« Le planning européen concernant les perturbateurs endocriniens a encore pris du retard. L'entrée en vigueur des critères de définition de la perturbation endocrinienne ne devrait pas avoir lieu avant fin 2015 », précise Jean-Charles Bocquet, directeur général de l'ECPA (European crop protection association), l'organisation interprofessionnelle européenne du secteur de la protection des plantes. La Commission européenne a décidé de lancer d'ici peu une étude d'impact qui débutera par une consultation publique sur ce sujet et qui concerne l'ensemble des produits chimiques, les cosmétiques, les biocides et les produits phytopharmaceutiques. « Ce n'est qu'après cette consultation publique que seront identifiées les substances actives et que l'étude d'impact demandée par la Commission pourra être finalisée », complète Peter Day, responsable des dossiers santé et scientifiques à l'ECPA.
« La prise en compte ou non de seuil est encore en débat, poursuit Jean-Charles Bocquet. Le groupe d'experts Caracal de la Commission, qui rassemble les autorités compétentes pour la mise en œuvre du règlement sur les substances chimiques Reach, se réunit en avril pour en débattre. Pour nos sociétés, les molécules agissent avec un effet seuil. Il devrait donc nous appartenir de le démontrer lors de l'approbation de chaque substance active. »
Un retard critiqué par les ONG et l'Assemblée nationale
En France, les ONG environnementalistes, Générations futures en tête, plaident pour que la Commission adopte rapidement une stratégie européenne d'ensemble sur les perturbateurs endocriniens. Dans un rapport d'information présenté par Jean-Louis Roumégas, député écologiste, et adopté le 25 février, la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale en fait de même. Elle juge par ailleurs « indispensable que l'Union européenne se dote au plus vite d'une définition unique des perturbateurs endocriniens, fondée sur le critère de danger intrinsèque, incluant substances avérées et substances suspectées, afin d'en faire une classe distincte des autres produits chimiques toxiques ». Une requête dont se félicitent les ONG environnementalistes pour qui, en matière de perturbation endocrinienne, la dose ne fait pas le poison.
La Commission européenne attend quant à elle d'établir les critères de définition de la perturbation endocrinienne pour adopter une stratégie en la matière.