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Pesticides dans les eaux : dépassements de normes constatés en 2012

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En 2012, dans les cours d’eau français, les normes de la directive-cadre sur l’eau (DCE) pour les pesticides sont dépassées dans 5 % des cas. Elles le sont dans 19 % des cas dans les nappes phréatiques. Cinq des sept molécules à l’origine de dépassements de normes en eaux de surface sont déjà interdits. Tels sont les résultats publiés par le Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère chargé de l’Ecologie. Eaux de surface : les herbicides toujours en tête En 2012, des pesticides ont été décelés sur 89 % des 2 555 points de mesure exploités pour la surveillance de la qualité des cours d’eau (56 % en outre-mer) et plus de 20 pesticides différents l’ont été sur plus de 26 % des points. 75 % des points présentent des concentrations moyennes annuelles en pesticides inférieures à 0,5 µg/l, teneur au-delà de laquelle une eau brute ne peut servir à produire de l’eau potable. « Les teneurs les plus élevées se situent dans les régions céréalières, de maïsiculture ou de viticulture, notamment dans le Bassin parisien, en Pays de la Loire, dans le Sud-Ouest et le long du Rhône, ou à tradition maraîchère, comme en Martinique, où la présence de la chlordécone subsiste 20 ans après son interdiction, précise le CGDD. 40 points présentent une moyenne annuelle supérieure à 5 µg/l. Ces points se situent dans les zones de grande culture du nord de la France, du Bassin parisien et du Sud-Ouest. » Les 15 molécules les plus quantifiées dans les cours d’eau de France métropolitaine en 2012 sont en majorité des herbicides ou des produits issus de leur dégradation, glyphosate et son principal métabolite l’AMPA en tête. La molécule fongicide boscalid arrive en 5e position. L’atrazine, interdite fin 2003, comme son principal produit de dégradation, sont encore largement retrouvés. En outre-mer, la chlordécone, interdite depuis 1993, demeure le pesticide le plus quantifié. Eaux souterraines : les molécules interdites persistent Dans les eaux souterraines, des pesticides ont été décelés sur 71 % des points de mesure (55 % en outre-mer). « Les points avec plus de cinq pesticides quantifiés se situent principalement dans un grand quart nord-est de l’Hexagone, dans le couloir rhodanien, et dans un couloir ouest, du sud de la Bretagne au nord des Pyrénées, et au nord de la Martinique, note le CGDD. À l’exception de la Corse, aucune région mesurée n’est épargnée par la présence de pesticides, même si celles où l’élevage est prédominant, comme le Massif central, sont davantage préservées. » Et de préciser que la majorité des 115 points de mesure (sur 1 891 points en France métropolitaine et 60 points dans les DOM) avec des concentrations en pesticides fortes, supérieures à 0,5 µg/l, à très fortes, supérieures à 5 µg/l, est localisée au nord de l’Hexagone, dans le Couloir rhodanien, dans le nord de l’Aquitaine et en Martinique. 42 % des points de suivi présentent une contamination relativement faible, avec des concentrations totales moyennes inférieures à 0,1 µg/l. Douze des quinze substances les plus quantifiées dans les nappes sont des molécules, ou des produits de dégradation de molécules, interdites avant 2012, atrazine en tête.