Pesticides non agricoles : 5 % des usages et de plus en plus de méthodes alternatives
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__5 % des produits phytosanitaires sont utilisés hors agriculture en France.__ Un chiffre donné par Aurélien Gouzy, de la Direction des risques chroniques à l’Ineris, introduisant sa présentation le 11 mars lors du colloque de l’Observatoire des résidus de pesticides. Il s’agit essentiellement d’herbicides, utilisés par les communes, la SNCF, les services de l’équipement ou encore les sociétés d’autoroutes, ports, aéroports… auxquels s’ajoutent les particuliers. Cette population peu ou pas formée, utilise ces produits sur des surfaces souvent imperméables (bitume, dallage), l’absence de filtration par les plantes favorisant d’autant leur pénétration dans le sol. Une première étude engagée par l’Ineris en 2007-2008 sur l’usage des pesticides auprès de 120 organismes de voiries, devrait être suivie d’autres enquêtes (terrains de sport, parcs et jardins, voies navigables, SNCF…).C.D. Les organismes de voiries interrogés totalisent l’utilisation de 154 produits commerciaux, correspondant à 73 molécules. Les herbicides dominent largement (73 %), et parmi eux le glyphosate. Les insecticides n’arrivent qu’à 6 %, les adjuvants, à 5 %. Côté formulation, l’essentiel se fait en liquide ou concentrés soluble, appliqués par pulvérisateurs à dos à 38 %, tracté à 24 %, porté ou tracté à 13 %. Interrogés sur l’évolution qu’ils envisagent pour l’usage des pesticides, 26 % les voient en déclin, 19 % stables, 47 % n’ayant pas d’opinion sur le sujet (3 % misent sur leur abandon et 2 % sur leur accroissement). Plus intéressantes encore, les démarches de réduction des pesticides initiées au moment de l’enquête. Les deux tiers passent par l’élimination de la végétation (52 % par fauchage ; 10 % par traitement thermique), le solde par prévention de l’apparition de la végétation (17 % couverture, 16 % minéralisation et 5 % aménagement des équipements). A l’avenir, le traitement thermique ne semble plus du tout séduire, à l’inverse de la minéralisation de la surface. Ce sont, au final, 39 % des 120 organismes consultés qui se sont engagés sur la voie de technique alternative.