Phosphine, « des décisions seront prises pour que les exportations puissent se poursuivre »
Le | Agrofournisseurs
En réponse à des inquiétudes formulées par la filière céréalière ce week-end, les ministres chargés du commerce extérieur et de l’agriculture ont, le 11 avril, assuré que la phosphine pourrait continuer à être utilisée en fumigation pour l’exportation de céréales.
Le 7 avril, l’Opinion révélait que l’Anses aurait pris la décision d’interdire la fumigation de phosphine dans les cales des navires exportant des céréales depuis la France, à compter du 25 avril. La phosphine est un gaz, généré par hydrolyse du phosphure d’aluminium ou de magnésium, considérés tous deux par l’Anses comme des insecticides.
Cette décision aurait un impact sur l’exportation de blé notamment, certains pays comme l’Algérie requérant l’usage de ces produits phytosanitaires pour préserver la qualité sanitaire des lots. La filière estime que 11,5 Mt de céréales seraient concernées, soit une perte de 3,8 Md€.
Le gouvernement cherche le cadre juridique pour poursuivre l’utilisation de la phosphine
Interrogé, le 11 avril, par des députés de plusieurs obédiences politiques, le gouvernement a martelé sa volonté de revenir sur cette interdiction. « La décision de l’Anses interpelle le gouvernement, d’autant que la phosphine n’est pas interdite au niveau européen, a pointé Olivier Bechte, ministre délégué chargé du commerce extérieur. Nous allons faire ce qu’il faut, il y a des clarifications juridiques à apporter. Je peux vous garantir que d’ici au 25 avril, des décisions seront prises pour que les exportations puissent se poursuivre. »
Le ministre a rappelé l’importance de pouvoir continuer les exportations françaises de blé, en particulier dans le contexte de guerre entre la Russie et l’Ukraine. « Nous cherchons le cadre juridique clair pour continuer à utiliser la phosphine. Il n’y a pas de soucis à se faire sur les exportations, celles-ci continueront », a-t-il insisté.
« La France va continuer d’exporter des céréales à destination des pays tiers, après le 25 avril, a précisé Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture. Elle le fait dans le cadre du droit européen, qui permet sur ce type de démarches, de déroger à l’interdiction d’utiliser ce produit. »
Pour en savoir plus sur la fumigation des céréales, retrouvez le mag stockage de Référence agro