Phyteis réfute les accusations de « chantage à l’emploi mensonger »
Le | Agrofournisseurs
Accusée par un collectif d’ONG d’avoir fait un « chantage à l’emploi mensonger », Phyteis se défend et explique son estimation de chiffres fournis, dans un contexte de risque avéré de délocalisation d’entreprises. L’organisation professionnelle met en avant la capacité des sites de production à s’adapter, en s’orientant notamment vers les biosolutions.
L’affaire remonte à 2018. Les parlementaires se penchent sur le projet de loi Égalim qui comprend, dans son article 83, une mesure interdisant, à compter du 1er janvier 2022, de produire et de stocker en France des produits phytosanitaires contenant des substances actives non approuvées par l’Union européenne.
Signalement à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique
L’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), renommée Phyteis depuis, annonce alors 2 700 emplois directement concernés par la mesure sur les sites de production. Des élus se saisissent de l’information et la portent dans un amendement. Or selon Transparency International France, Les Amis de la Terre, FoodWatch et l’Institut Veblen, qui se fondent sur une enquête du média Le Poulpe, cette estimation d’emplois menacés était mensongère : aucun licenciement n’a été observé, alors que la mesure est entrée en vigueur depuis un an. Les ONG ont envoyé le 21 février 2023 des courriers de signalement à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, ainsi qu’aux comités de déontologie de l’Assemblée nationale et du Sénat, pour dénoncer un « chantage à l’emploi mensonger ».
Phyteis met en avant la transition des sites de production
Phyteis, qui réagit dans un communiqué daté du 21 février, réfute tout manquement à ses obligations déontologiques et toute accusation de manipulation délibérée. Selon elle, ce chiffre de 2 700 emplois « était la meilleure estimation en novembre 2018 des plans de charge des usines françaises concernées » et prenait en compte, « pour chaque entreprise, un raisonnement industriel global », « dans un contexte de risque avéré de délocalisation ».
L’organisation professionnelle explique l’absence de licenciement dans les entreprises par leur capacité d’adaptation, notamment en « investissant pour accélérer le développement du biocontrôle et des biosolutions ».