Phytos : le coronavirus pourrait perturber les approvisionnements d’automne
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La fermeture d’usines en Chine, suite à l’épidémie de coronavirus, n’est pas sans conséquence sur les approvisionnements de produits phytosanitaires en France. Certaines sociétés s’y fournissent en matières actives.
Bon nombre de matières actives composant les produits phytosanitaires proviennent de Chine. L’arrêt d’usines dans ce pays ainsi que le blocage des transports, suite à l’épidémie de coronavirus, conduisent à des problèmes d’approvisionnement. « La situation n’est pour le moment pas préoccupante, précise Pierre-Yves Busschaert, responsable des affaires économiques de l’UIPP, l’Union des industries de la protection des plantes. Les sociétés phytosanitaires disposent de 3 ou 4 mois de stocks de matières actives. Les produits pour le printemps sont par ailleurs déjà fabriqués. Mais si la situation perdure, des problèmes pourraient survenir pour les approvisionnements nécessaires à la campagne d’automne, en démarrant par les traitements de semences, mais ils ne concerneraient que quelques matières actives. » Certains produits de printemps comme les anti-mildiou ou les anti-limaces, dont l’utilisation est très dépendante des conditions climatiques, pourraient également être impactés : en cas de fortes attaques, les produits supplémentaires nécessaires ne pourraient pas être fabriqués au dernier moment si les matières actives manquent.
Multiplier les sources d’approvisionnement des matières actives
La synthèse de matières actives est réalisée sur des sites spécialisés en Chine, mais également en Inde, en Israël et en Europe. Les sociétés phytosanitaires s’approvisionnent auprès d’usines de différents pays, sans lien avec le pays où résident leurs actionnaires, donc pas obligatoirement en Chine si l’actionnaire est chinois.
« Les dossiers de demande d’AMM de produits mentionnent la source des matières actives, reprend Pierre-Yves Busschaert. Certaines sociétés pensent donc réviser ces indications et indiquer plusieurs sources. » Car si la Chine est la seule source mentionnée et que la matière active ne peut plus y être synthétisée, le produit final ne peut pas être fabriqué. Mais mentionner d’autres sources signifie trouver de nouveaux sites industriels, ce qui n’est pas toujours aisé.
L’avenir dépendra donc de l’évolution de l’épidémie. Si celle-ci prend de l’ampleur en France, certaines usines de fabrication de produits pourraient également être touchées.