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Phytosanitaires et biodiversité : Jérôme Jullien, expert en surveillance biologique du territoire, DGAL

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Le comité de surveillance biologique du territoire, CSBT, entre dans le cadre de l’axe 5* du plan Ecophyto. Il a en charge l’étude des effets non intentionnels des pratiques agricoles sur l’environnement, notamment en matière d’OGM et de biodiversité. Il s’est réuni en octobre pour proposer la mise en place d’actions en 2012, que le conseil d’administration de l’Onema a validé le 14 décembre. Trois questions à Jérôme Jullien, expert en surveillance biologique du territoire à la DGAL au ministère de l’Agriculture. Référence environnement : Où en sont les actions du comité de surveillance biologique du territoire ? Jérôme Jullien : Le CSBT a été opérationnel à partir de septembre 2010. Il est composé de 20 experts sélectionnés pour leur compétences par le ministère de l’Agriculture et qui comprend par exemple des écotoxicologues, biologistes, généticiens, ou encore agronomes. Trois groupes de travail ont trait aux OGM : un sur les plantes tolérantes aux herbicides, un autre sur la résistance à certains insectes et un sur l’amélioration des propriétés industrielles des végétaux. Un quatrième groupe concerne la biodiversité. C’est un sujet très important vis-à-vis des pratiques phytosanitaires sur lequel nous allons concentrer nos efforts en 2012. Le CSBT a rendu un avis officiel au Ministère de l’agriculture afin de préparer de nouvelles actions dans le cadre du plan Ecophyto. R.E. : Qu’allez-vous faire en matière de biodiversité ? J.J. : En juin, le comité a proposé des espèces bio-indicatrices et des protocoles de surveillance pour faciliter les suivis de terrain au sein d’un programme national de biovigilance. Il s’agit des vers de terre, des oiseaux, des coléoptères et de la flore spontanée des bords de champs. Le Comité national d’épidémiosurveillance, CNE, a conduit une réflexion complémentaire du CSBT concernant la mise en œuvre de ce nouveau dispositif : il a notamment demandé de bien prendre en compte les particularités des zones bioclimatiques et des systèmes de culture. R.E. : Comment cette surveillance des impacts des pratiques phytosanitaires sur la biodiversité va concrètement se passer ? J.J. : Des botanistes missionnés par la DGAL réalisent un guide d’observation de la flore spontanée en milieu agricole. Des supports techniques seront également proposés pour les suivis faunistiques. 500 parcelles devraient faire partie du réseau en 2012 sur les filières maïs, blé tendre, salade et vigne. En principe, nous nous appuierons sur le réseau d’épidémiosurveillance des cultures déjà existant, qui émet les bulletins de santé du végétal, ainsi que sur les fermes Dephy, car les itinéraires culturaux et les pratiques phytosanitaires sont parfaitement connus. Le Ministère de l’agriculture prévoit des formations préalables pour les observateurs et la mise en place du réseau (choix des parcelles, méthodes de surveillance, comparaison entre situations), afin de standardiser les observations et pouvoir analyser les résultats de manière statistique. La prochaine réunion du CNE aura lieu le 26 janvier 2012 et celle du CSBT se tiendra en avril 2012. * L’axe 5 a pour objet de renforcer les réseaux de surveillance des bioagresseurs et des effets indésirables de l’utilisation des pesticides