Phytosanitaires et santé de l’applicateur : privilégier l’organisation et l’hygiène !
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Les équipements de protection individuelle (EPI) proposés aux applicateurs de produits phytopharmaceutiques sont loin d’être adaptés au travail agricole et leur utilisation doit, de toute manière, venir s’intégrer dans une démarche de prévention complète : un point sur lequel se sont accordés l’ensemble des intervenants des différentes tables rondes organisées à Paris le 23 mars par la MSA, sur le thème « Phytosanitaires : quelle place pour la santé des agriculteurs ». Pas de bonnes pratiques universelles : c’est à l’opérateur lui-même de trouver les clés de sa propre prévention. G.G.
Photo : de gauche à droite, Vincent Tirilly, du ministère de l’Agriculture ; Barbara Von Kaizer, viticultrice ; Charles Duby, viticulteur ; Jacky Bernon, de l’Anact ; Christelle Halipré, de la MSA.
Mais le schéma général reste le même : « Evaluation de l’intérêt du traitement, organisation anticipée de la pulvérisation et en final seulement, port des équipements de protection », résume Charles Duby, vigneron dans l’Hérault. « Tout est question d’hygiène », complète Christelle Halipré, conseillère en prévention à la MSA Marne-Ardennes-Meuse. Les opérateurs qui débouchent les buses à la bouche sont encore nombreux…
Parmi les EPI les moins adaptés : les combinaisons. « N’étant pas respirantes, elles ne peuvent pas être portées très longtemps, souligne Barbara Von Kaizer, viticultrice. Nous en sommes donc venus à acheter des tenues dans des magasins de sport ! ». Leur efficacité n’est par ailleurs que modérée, mais « nous travaillons à la révision des normes », précise Vincent Tirilly, du ministère de l’Agriculture.
Les pulvérisateurs et tracteurs haut de gamme, qui apportent une meilleure protection, restent quant à eux coûteux et leur utilisation demeure inégale en fonction des secteurs agricoles.
Il en est enfin de même pour l’utilisation des formulations de produits phytosanitaires : celles qui entraînent le moins d’accident sont plus chères. D’où l’intérêt de privilégier l’organisation et l’hygiène ! « Et de signaler toute intoxication grâce au numéro vert Phyt’Attitute (0 800 887 887 ) », rappelle la MSA. Les réseaux de surveillance permettent en effet de détecter d’éventuels produits pour lesquels les autorisations sont à examiner de plus près.