Plan protéines végétales, des semenciers montent des dossiers
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Le plan sur les protéines végétales vise à accroître l’indépendance de la France en la matière. Si la recherche variétale est concernée, une partie seulement des entreprises semencières devrait bénéficier de l’enveloppe dédiée. Les dossiers sont en cours de montage. Explications.
Le ministère de l’Agriculture a lancé un plan sur les protéines végétales doté d’une enveloppe de 120 millions d’euros. Sept millions d’euros sont ciblés vers les entreprises d’obtention variétale et notamment, vers celles qui souhaitent créer de nouvelles sources de protéines. Comment les semenciers s’insèrent-ils dans ce plan ? Si beaucoup d’entre eux comptent développer les espèces riches en protéines, afin de répondre aux attentes du marché et des agriculteurs, pour une partie d’entre eux ce sera sans le plan annoncé par Julien Denormandie.
Une démarche complexe pour les semenciers
« Nous sommes partenaires de projets territoriaux comme Fileg, mais nous n’avons pas cherché de coup de pouce budgétaire du plan protéines », indique Anne Roze, responsable communication chez Deleplanque. La société met en avant la complexité à monter des dossiers. Un avis que partage Philippe De Wilde, responsable développement et filières chez Lemaire Deffontaines. « Il y a toujours des règles qui nous excluent du cadre », admet-il. « Les financements sont uniquement sur deux ans : ils ne peuvent donc pas servir à lancer des programmes de recherche », ajoute Joël Blot, directeur commercial d’Agri Obtention.
Des projets encore confidentiels
Toutefois, certains semenciers tentent de capter des fonds. Les dossiers sont pour la plupart encore en cours de construction. Les entreprises sauront dans les prochains mois si elles sont retenues. Pour l’heure, la confidentialité est de mise. Pas question d’éveiller les soupçons des concurrents ! « Des projets se montent, rassemblant plusieurs partenaires, notamment autour de la résistance au stress hydrique », concède toutefois Christophe Prévot, responsable marketing chez Florimond Desprez. Avec d’autres structures, Agri Obtention travaille sur un projet agronomique dédié au pois d’hiver, et un autre aura trait à l’aptitude des lots de lentilles pour des process industriels.
Un OAD luzerne pour Cérience
Pour Cérience, le projet est déjà calé. La société va bénéficier d’une enveloppe de 20 000 euros, à travers le projet « Cap protéines » piloté par l’Institut de l’élevage, Idele. Le semencier s’occupera du développement d’un outil d’aide à la décision, sous format d’application smartphone, pour la conduite culturale de la luzerne : choix de la parcelle, diagnostic agronomique, estimation du rendement, itinéraire technique notamment sur l’implantation et la gestion de la récolte.