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Pluies, orages, grêles… les conséquences sur la production de semences de maïs

Le | Agrofournisseurs

1 000 ha non semés, 15 000 ha dans une situation compliquée sur les 59 000 ha de la sole nationale dédiée à la production de semences de maïs : les opérateurs sont inquiets.

Dame nature fait de nouveau la Une de l’actualité : la grêle, les orages et les pluies ont particulièrement touchés le Sud-Ouest, mais aussi la Vallée du Rhône et le Sud-Est. Semis retardés, inondés, retournés ; croissance ralentie, voire stoppée. L’inquiétude est vive, notamment pour les surfaces vouées à la multiplication de semences. Colza, tournesol, légumes… toutes les cultures sont touchées, à commencer par le maïs.

15 000 ha dans une situation difficile

« En France, les deux tiers des surfaces de production de semences de maïs sont implantés dans le Sud-Ouest », rappelle Régis Fournier, directeur général de MAS SEEDS. Et son collègue, Jean-Fred Cuny, responsable de la production, de préciser. « Sur les 59 000 ha de maïs semences français, près de 1 000 ha n’ont pas pu être semés cette année. Décalage de timing pour les plantations des géniteurs, mauvaise implantation, parcelles sous l’eau… entre 10 000 et 15 000 ha sont dans une situation difficile estime la FNPSMS au 14 juin. Un point devrait être fait d’ici une dizaine de jours entre le Soc, le Gnis et la FNPSMS pour préciser les modalités de certification dans cette année particulière ».

Moins pire qu’en 2013

Certes, la situation semble moins pire qu’en 2013 où seule la région du Sud-Ouest avait été touchée. Si à ce jour, personne ne se risque à pronostiquer de chiffres, une chose est sûre : l’année est mauvaise et les stocks de semences vont baisser. Pour autant, les agriculteurs ne devraient pas manquer de semences de maïs au printemps prochain. « Aucune inquiétude sur le quantitatif, précise Xavier Thévenot, président de la section maïs de l’UFS. En revanche, le choix variétal sera peut-être plus limité, notamment sur le créneau des nouveautés où la production de l’année reste primordiale. »

Et ailleurs en Europe ?

« Cette année, l’Europe est séparée en deux, par la mer Adriatique, constate Régis Fournier. À l’Ouest, les pays comme la France ou l’Italie sont arrosés abondamment. À l’Est, la sécheresse impacte lourdement des régions entières en Roumanie, Ukraine, Russie ou Serbie. Les opérateurs équipés d’irrigation s’en sortent. Pour les autres, c’est plus compliqué ». Si la France reste un acteur clé sur le marché de la semence de maïs, des incidents climatiques dans d’autres pays pourraient renforcer les inquiétudes sur ce créneau.

Pourtant, toutes les personnes interrogées se veulent confiantes en rappelant que le maïs est une plante rustique, aux fortes capacités de récupération. À condition toutefois que les apports d’engrais puissent être réalisés rapidement et que chaleur et soleil s’installent enfin, de façon durable.