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Pour l’Anamso, la prochaine campagne sera « plus complexe »

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L’Anamso, l’Association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses, tenait son assemblée générale le 8 juin à Castelnaudary. Devant près de 70 adhérents, le président Laurent Bourdil a appelé à renouer le dialogue avec les semenciers.

Pour l’Anamso, la prochaine campagne sera « plus complexe »
Pour l’Anamso, la prochaine campagne sera « plus complexe »

« Recréons de la confiance ! » C’est avec ces mots que le président Laurent Bourdil clôt l’assemblée générale de l’Association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses, Anamso, à Castelnaudary, le 8 juin. La formule se veut apaisante dans un climat de tension sur le terrain, entre semenciers et producteurs.

Conflits et tensions avec les semenciers

« Les négociations sont de plus en plus complexes avec les établissements semenciers, explique Laurent Bourdil. Depuis la loi egalim, nous n’avons plus de commission économique, plus de lieu de négociation des prix… Or nous demandons une revalorisation des prix, notamment en tournesol, pour faire face à la hausse des charges et regagner de la valeur ajoutée. » Selon les régions, le coût de l’eau varie fortement et l’Anamso peine à trouver des compromis avec les semenciers. La flambée des prix n’arrange rien : en voyant le colza et le tournesol atteindre 800 € la tonne, pour les utilisateurs, les agriculteurs multiplicateurs ont du mal à se contenter du prix base 2021, qui se réfère à un prix de marché moitié moins élevé.

Manque de transparence, notamment de la distribution

« Il y a eu des bonnes années, il ne faut pas l’oublier, tempère le président. C’est une transition à passer en gardant l’esprit semences qui nous réunit tous. Mais nous devons absolument remettre à plat les coûts de production et opérer un partage équitable de la valeur ajoutée tout au long de la chaîne. Je regrette par exemple que nous n’ayons aucune information provenant de la distribution, un maillon essentiel. » La campagne 2023 s’annonce donc plus complexe, tous les contrats ayant été signés pour la récolte 2022.

Inquiétudes sur l’Ukraine

Alors que près de 70 % de la production part à destination de la Russie et de l’Ukraine, Laurent Bourdil reste optimiste quant à l’export des semences oléagineuses : « Selon les informations de la filière, toutes les semences de la campagne 2021 ont été livrées, c’est déjà une bonne chose. Ont-elles été semées ? Quels sont les stocks de semences dans ces pays ? Même si à ce jour, nous ne pouvons pas faire de transactions, je pense que cela va se régulariser et que les gouvernements trouveront une issue politique afin de libéraliser le marché. » Recréer de la confiance, et ce, dans tous les domaines.

L’Anamso en chiffres

  • 3 000 producteurs
  • 51 zones protégées
  • 29 000 ha pour 2022 (contre 32 500 en 2021, 41 000 en 2019)