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Premières inscriptions de « betteraves Aker » en 2022

Le | Agrofournisseurs

Après huit ans de travaux, les partenaires du programme Aker ont, le 18 septembre, présenté leur bilan. Les premières variétés de betteraves issues de ces essais sont attendues d’ici à 5 ans.

Premières inscriptions de « betteraves Aker » en 2022
Premières inscriptions de « betteraves Aker » en 2022

 

Depuis son lancement en 2012, le programme Aker a rassemblé près de 100 chercheurs, généré plus de 40 millions de données moléculaires, sélectionné 3200 hybrides à partir de plantes sauvages et suivi au champ 63 000 parcelles d’essai. Un gigantesque réservoir de ressources génétiques pour repérer, à chaque étape de croissance des betteraves, les plus productives, les plus résistantes aux maladies ou aux bioagresseurs et tenter d’isoler les gènes responsables de ces atouts. « Les premières variétés issues de ce programme seront proposées à l’inscription en 2022. Des variétés plus productives, certainement résistantes à la cercosporiose mais aucune réponse définitive à la jaunisse, confie Bruno Desprez, président de FLORIMOND Desprez et président du Comité de coordination du programme Aker. »

Réduire le pas de temps de la création variétale

« Nous nous étions fixés comme mission de doubler le rythme de croissance annuelle du rendement de la betterave en sucre par hectare pour augmenter sa compétitivité. Mission accomplie, constate Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture à Inrae et chef de projet Aker. En termes de progrès génétique, l’élargissement très significatif de la diversité permet d’envisager un progrès important pour les caractères agronomiques majeurs, et cela pour plusieurs décennies. Sans oublier que nous avons réduit le pas de temps de la recherche : nous sommes passés de 12 à 7 ans pour créer une variété ».

Vincent Laudinat, directeur général de l’ITB indique que « tous ces outils répondent aux futurs défis de la culture de la betterave : adaptation aux semis précoces dans des conditions froides pour allonger la durée de végétation, adaptation au stress hydrique estival de plus en plus fréquent… tout en accompagnant le développement de variétés moins dépendantes aux produits phytopharmaceutiques et moins gourmandes en azote. Sans oublier que toutes les techniques utilisées pourraient être transposées à la recherche pour d’autres espèces ».

Et maintenant, se pencher sur la jaunisse

Si le programme Aker en tant que tel est désormais terminé, Christian Huyghe explique « que la communauté créée autour de la betterave va continuer à exister et à échanger pour, notamment, tenter le résoudre le problème des pucerons et des virus sur betterave, sources de jaunisse. Un plan va d’ailleurs être présenté au ministre dès la semaine prochaine. Il y a urgence de trouver une solution pour cette problématique mais nous devons aussi penser plus loin et se projeter sur les années à venir avec potentiellement, d’autres ravageurs et d’autres maladies à contrôler ».

Photo : Vincent Laudinat, directeur général de l’ITB ; Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture à Inrae et chef de projet Aker ; Bruno Desprez, président de FLORIMOND DESPREZ et président du Comité de coordination du programme Aker.