Prix des engrais, inquiétude pour la prochaine campagne
Le | Agrofournisseurs
Depuis le début de l’année 2021, les prix des engrais s’envolent. La majorité des distributeurs sont couverts pour cette campagne, mais des problèmes de réapprovisionnements sont à prévoir. Les achats pour la campagne suivante, quant à eux, sont dans l’attente.
“Nous sommes fin prêts pour cette campagne, les engrais, achetés avant la hausse des prix, sont quasiment tous livrés”, précise Laurent Pasquier. Le directeur approvisionnement de la Cavac ne peut que s’en féliciter. Car cette année, mieux valait anticiper : depuis fin décembre, les prix des engrais, surtout azotés, ont flambé. L’augmentation, jusqu’à 30 %, résulte d’une forte demande mondiale, en décalage avec l’offre. La hausse des cours du gaz, qui augmente le coût de production des engrais, vient renforcer la donne.
“Le retournement de conjoncture a surpris, souligne Jean-Luc Pradal, directeur général de Fertiberia France. Et la panique gagne les petites et moyennes structures qui attendaient une baisse des prix ou qui ont fait le choix de se soulager de stockage intermédiaire. Nous n’avions pas connu ça depuis 2014. A cela s’ajoutent des problèmes logistiques en raison de la météo… Il faut revenir à des pratiques de planification des volumes, à une anticipation des achats ! Il ne faut pas spéculer trop longtemps à l’avance sur ce marché.”
Dans la grande majorité des cas, les premiers apports pourront être couverts. Mais les deuxièmes ?
« Le DAP pourrait manquer en réappro »
Selon Pascal Ramondenc, directeur d’Axso, “la campagne est faite à 80 % en France. Certains produits, comme le DAP, pourraient cependant manquer en réappro”.
Les interrogations se portent désormais sur la campagne suivante. “Nous nous demandons quand cette hausse de prix, devenue irrationnelle, va s’arrêter. Tant que les cours des céréales seront hauts, ceux des engrais le resteront. Cette situation rappelle 2008… or cette année-là, les prix se sont ensuite brutalement effondrés. Faut-il alors attendre ? Difficile, à l’heure actuelle, d’avoir une lecture fiable. La France ne représente qu’1 % du marché mondial de l’urée : on subit les marchés mondiaux.”