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Procès OGM de Marmande : amendes et sursis pour les faucheurs

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Cent vingt jours-amende de 50 € ont été requis le 12 octobre devant le tribunal correctionnel de Marmande (Lot-et-Garonne) contre José Bové et trois « faucheurs volontaires » qui comparaissaient pour la destruction d’une parcelle de 10 ha de maïs OGM en 2006. Déjà condamné pour des actions similaires, l’eurodéputé Europe Ecologie encourt dix ans de prison. Deux mois de prison avec sursis ont été demandés contre les 82 autres prévenus. Le jugement a été mis en délibéré au 16 novembre. J.P.

Photo : José Bové répondant aux questions des journalistes.

Cités comme témoins, par la partie civile et la défense, deux experts scientifiques se sont succédés à la barre. La première, Yvette Dattée, directrice de recherche honoraire à l’Inra, a expliqué qu’avant et depuis le moratoire interdisant les OGM en France, tous les rapports scientifiques « sont favorables à la mise en culture » du maïs transgénique Mon 810. « Aucun problème n’a été détecté sur cet OGM », a-t-elle précisé. Un avis que ne partage pas du tout Christian Vélot, docteur en biologie, chercheur en génétique moléculaire à Paris Sud : « Il n’y a pas d’études à long terme. On passe à côté des effets chroniques du type allergie. Ce sont des choses qu’on ignore. Il n’y a pas d’urgence sociale à commercialiser des OGM : approfondissons les études. »

L’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) qui était partie civile dans le procès, avait réaffirmé son soutien au maïsiculteur « victime de graves préjudices moraux et matériels » et attendait de ce procès « que soient jugés les agresseurs et non l’agressé ». Le syndicat avait regretté par ailleurs « l’absence de textes d’application » de la loi de juin 2008 sur les OGM qui inscrit la liberté de choix de produire et de consommer avec ou sans OGM. Une « incohérence soulignée avec force par le très récent rapport d’information parlementaire des députés Antoine Herth et Germinal Peiro », qui fustigent les maïsiculteurs (lire notre précédente lettre).