Production de semences : développer l’irrigation pour préserver le potentiel français

Le colloque « Eau et semences », organisé par l'Union française des semenciers (UFS) a fait le point sur les enjeux de la filière semences le 30 septembre à Paris, en réunissant la profession agricole, la recherche, les pouvoirs publics et les collectivités. Les professionnels ont appelé les pouvoirs publics à mettre en place une politique de stockage de l'eau pour répondre aux attentes de la filière semencière. « Leader européen et première exportatrice mondiale, la filière française de semences compte 37 % de terres irriguées, dont la plupart dédiées à l'export », constate Régis Fournier, président de l'UFS.

Pour maintenir cette excellence, certains trouvent des solutions à l'échelle locale,  à l'image de pacte sur l'eau dans l'Aude. Objectif : développer la production de semences tout en ayant une gestion raisonnée de la ressource en eau. Arterris participe à ce projet.

Créer des variétés tolérantes à la sécheresse

Si la question de l'irrigation et de sa gestion est cruciale pour le maintien de l'excellence de la filière, celle de l'amélioration variétale l'est tout autant. Régis Fournier rappelle que les semenciers français dédient 13 % de leur budget à la recherche et à l'innovation. Ils développent des variétés « non pas résistantes à la sécheresse, mais tolérantes », insiste Alain Mourigneux, directeur de Native Traits and genetic ressources du groupe Limagrain. Depuis 50 ans, le progrès génétique en matière de rendement est allé aussi vite en conditions optimales qu'en conditions de stress, grâce à des variétés qui s'adaptent aux différents environnements. De nombreux partenariats public-privé contribuent à cette innovation à l'image de la plateforme Phénofield et du projet Breedwheat, lancé en 2011 (www.breadwheat.fr).

Un volet « Eau » dans le rapport « Agriculture - Innovation 2025 »

L'irrigation et l'eau, en lien avec le climat, constituera un volet du rapport « Agriculture - Innovation 2025 » a indiqué Jean-Marc Bournigal, président de l'Irstea. Le document devrait être rendu de façon imminente aux ministres en charge du projet.

Photo : Jean-Marc Bournigal et Alain Mourigneux abordent la question de l'adaptation de la filière semences face aux changements climatiques.