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Production de semences : tendance à la baisse, sauf pour le bio

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A quelques jours de son congrès annuel qui se tiendra au Futuroscope le 7 juin, avec pour thème le changement climatique et la production de semences, la FNAMS (1) a dressé le bilan de la production de semences en France, mardi 14 mai à Paris. Face à l’érosion du taux d’utilisation de semences certifiées, la surface de multiplication de semences de céréales à paille baisse en 2019, d’environ 5 % par rapport à 2018, atteignant 136 000 ha. Celle de protéagineux se maintient à 9 250 ha en 2018. Du côté des fourragères, les surfaces de légumineuses chutent de 11,5 % (40 800 ha en 2018). « Tous les plans de production ont augmenté, et pas seulement en France. Nous nous retrouvons donc avec une surproduction », justifie Thomas Bourgeois, président de la Fnams. Leur production est menacée en France par l’arrêt des néonicotinoïdes. « Nous avons du mal à gérer les parasites, comme pour le trèfle violet. Les agriculteurs ne trouvent plus aucun intérêt économique à ces productions, malgré leurs atouts agronomiques », regrette le président.

Replis des betteraves porte-graines

Dans un environnement du sucre extrêmement tendu sur le plan politique et économique, les surfaces de betteraves porte-graines devraient aussi reculer, mais dans une moindre mesure que celle des racines, puisqu’une part des semences produites est exportée. En potagères, les surfaces se maintiennent aux alentours de 25 800 ha, avec des disparités selon les espèces. La production de semences d’oignon enregistre un léger recul sur 2019. A l’inverse, celle de légumes secs comme la lentille et le pois chiche explose, tirée par la demande des consommateurs.

Bio : production en hausse, poussée par la fin des dérogations

Cette tendance s’observe aussi pour le bio. Les chiffres 2019 ne sont pas encore connus, mais entre 2017 et 2018, la production de semences bio a augmenté de 30 %, atteignant 11 000 ha, dont 5 600 ha en céréales à paille. La fin des dérogations pour le blé tendre et le triticale depuis fin 2018 devrait contribuer à encore accélérer cette dynamique. « Il y a eu un vrai virage dans la production de semences bio, liée à une volonté politique, notamment de l’Inao, de sortir de plus en plus en d’espèces du système de dérogations », estime Jean-Albert Fougereux, directeur technique de la Fnams. Les dérogations devraient se terminer pour l’orge, les trèfles violet et incarnat en 2019, et en 2021 pour le soja et la luzerne.

(1) Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences