Produits de biocontrôle : un accord-cadre devrait être signé le 9 octobre
Le | Agrofournisseurs
L’accord-cadre prévu dans la feuille de route du ministère chargé de l’Agriculture sur les produits de biocontrôle devrait être signé lors du prochain Comité national d’orientation et de suivi du plan Écophyto 2018, le 9 octobre 2012. Regroupant plus d’une vingtaine d’acteurs (instituts techniques, Inra, InVivo, FNA, FNSEA, APCA, UIPP, IBMA, FNE, ministères chargés de l’Agriculture et de l’Environnement…), il a pour objectif de faire s’engager toutes les parties prenantes à promouvoir les stratégies de biocontrôle. Son rôle est « de développer l’innovation, la mise en œuvre opérationnelle, l’amélioration des connaissances individuelles (agriculteurs, conseillers…), l’accompagnement des stratégies alternatives, les démarches collectives de territoire et de filière, et la communication sur les produits de biocontrôle », a précisé Emmanuelle Soubeyran, chef du service de la prévention des risques sanitaires de la production primaire à la DGAL, lors de l’ouverture du premier Congrès international sur les produits naturels et le biocontrôle, le 19 septembre à Perpignan.
Gaëlle Gaudin
Photo : Emmanuelle Soubeyran, chef du service de la prévention des risques sanitaires de la production primaire à la DGAL : « Le développement des solutions de biocontrôle passe par l’engagement de tous les acteurs ».
Les différents signataires s’engagent sur de grands axes, mais également sur des actions précises. « Un suivi annuel permettra à chaque acteur de faire le bilan de ses avancées », a avancé Emmanuelle Soubeyran. IBMA (Association internationale des industries du biocontrôle) s’engage, dans cet accord-cadre, à créer une Académie du biocontrôle et de la protection intégrée. « Notre objectif est de produire des connaissances et de les rendre accessibles aux distributeurs et agriculteurs, via des conférences, formations, réunions et communications », a expliqué Louis Damoiseau, secrétaire général d’IBMA France. Six membres vont fonder cette nouvelle Académie : Bernard Blum (IBMA), Bernard Raynaud (InVivo), Claude Alabouvette (Inra de Dijon), Philippe Lucas (Inra de Rennes), Gérard Vincent (consultant) et Louis Damoiseau.L’Académie devrait notamment approvisionner EcophytoPIC, le portail informatique de la protection intégrée des cultures, dont la maîtrise d’œuvre a été confiée à l’Acta et qui devrait être opérationnel en novembre prochain.
Du biocontrôle dans les BSV
« Nous travaillons par ailleurs sur des fiches techniques qui permettraient d’insérer, au moment opportun, dans les BSV, des recommandations relatives aux méthodes alternatives », a également indiqué Emmanuelle Soubeyran. Pour la responsable du plan Ecophyto 2018, le nouvel agrément phytos représente également un levier important pour développer les solutions de biocontrôle : « Les entreprises qui ne respectent pas les règles, qui ne proposent jamais de solutions alternatives, pourraient se voir retirer leur agrément ».
Enfin, l’officialisation du Nodu Vert Biocontrôle (voir notre lettre du 17 septembre) et sa différenciation du Nodu global devrait tirer l’utilisation des produits de biocontrôle vers le haut. Des produits qui, selon Jean-Pierre Princen, président d’IBMA France, sont encore trop peu nombreux en Europe : « Les solutions de biocontrôle des insectes proposées aux producteurs sont au nombre de 151 aux Etats-Unis, alors qu’ils ne sont que de 42 en Europe. Et pour les maladies, les adventices et les nématodes, ils sont respectivement de 55 contre 21, de 9 contre un et de 5 contre un. Actuellement, les firmes qui affirment leur ambition en matière de biocontrôle sont principalement domiciliées aux Etats-Unis et en Asie. Alors pourquoi ne pas relever le défi de la création d’une puissante industrie du biocontrôle en France et en Europe ? ».