Projet de loi sur l’agriculture : les « bons » et les « mauvais » points distribués
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Coop de France exprime une appréciation positive des objectifs du projet de loi, notamment celui de « construire une réelle politique publique de l’alimentation, rassurante pour le consommateur et redonnant du sens au métier d’agriculteur » mais regrette que le texte ne soit pas plus ambitieux pour « contribuer à une meilleure structuration des filières alimentaires ». En ligne de mire, « l’insuffisance caractérisée de l’organisation des producteurs et des filières, provoquant des déséquilibres avec la grande distribution et la baisse de compétitivité à l’exportation. » La priorité, du point de vue de Coop de France.
« Réviser l’agrément des OP non commerciales, c’est faire prendre aux agriculteurs français le risque d’un repli de leurs parts de marchés », souligne la fédération, qui lance un appel solennel aux parlementaires : « l’organisation entre producteurs, entre coopératives pour une meilleure structuration des filières est la seule stratégie valable pour résister à la concurrence européenne et internationale. » J.P.
Pour la FNSEA et les JA, « le texte semble afficher de nouvelles ambitions pour redonner à nos entreprises de la compétitivité et de la stabilité tout en permettant à nos terres et à nos territoires de s’inscrire dans un développement maîtrisé et durable ». Les deux organisations souhaitent être forces de propositions pour « enrichir, consolider et développer ce projet ».
France Nature Environnement (FNE) accueille favorablement l’objectif de réduire de moitié d’ici à 2020 le rythme d’artificialisation des sols mais dénonce les « graves lacunes » du texte, en particulier sur l’agriculture de haute valeur environnementale (HVE). « Des dizaines de réunions de groupes de travail ont conclu à la nécessité d’encourager financièrement l’agriculture HVE, rappelle Jean-Claude Bévillard, responsable de l’agriculture au sein de FNE. La loi de modernisation était une formidable opportunité pour mettre en place un crédit d’impôt pour ces agriculteurs ».
Pour le parti socialiste, le projet de loi « n’est absolument pas à la hauteur ». Germinal Peiro, Secrétaire national ruralité et mer du PS dénonce un texte « privilégiant le libéralisme au détriment de la gestion publique, et ignorant totalement l’aspect territorial ». Il estime qu’avec la contractualisation, le projet généralise le principe d’une gestion privée des volumes et des prix, sans aucune régulation publique de l’offre.